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Magyar Kórus

Paris
Basilique Sainte Clotilde
06/09/2009 -  et 6 (Blois), 19 (Paris) juin 2009
Zoltán Kodály : Adventi ének – Öregek – Norvég leányok – Hegyi éjszakák n° 1 – Akik mindig elkésnek – Jézus és a kufárok – Missa brevis
Béla Bartók : Székely dalok, sz. 99 n° 2
Gyõrgy Ligeti : Magány, N. 26 – Ejszaka & Reggel, N. 94

Vincent Grappy (orgue)
Chœur Stella Maris, Olivier Bardot (direction musicale)


Le Chœur Stella Maris (© Vianney Vandame)


Fondé en 2001, le Chœur Stella Maris réunit une grosse quarantaine de jeunes chanteurs qui confèrent au terme «amateur» toutes ses lettres de noblesse: cela tient à la qualité de leur prestation, bien sûr, accompagnée par l’organiste Vincent Grappy, deuxième prix au Concours de la Ville de Paris (2002) et au Concours de Chartres (2004). Mais un courageux intérêt pour les répertoires rares suffirait à en témoigner, ainsi que le font leur deuxième disque paru voici quelques mois (voir ici) et, maintenant, ce programme «Magyar Kórus», présenté à Blois puis à deux reprises à Paris.


Car il faut quand même prendre le pari que le public ne se laissera pas rebuter par l’association de trois compositeurs certes célèbres, mais dont le catalogue vocal demeure largement méconnu, et, surtout, par l’obstacle de la langue. C’est bien pourquoi le livret mis à la disposition des spectateurs pour la modique somme de 2 euros s’avère aussi précieux que remarquable, reproduisant l’intégralité des textes chantés, précédés d’une présentation exemplaire signée du directeur musical du chœur, Olivier Bardot.


Au centre du concert, la personnalité de Kodály, réputé pour sa musique chorale... qu’on n’entend presque jamais sous nos latitudes. Pas au point que sa Missa brevis (1945) n’a jamais été donnée dans la capitale, même dans sa version originale avec orgue, puisque l’occasion en a déjà été donnée, notamment par le Chœur symphonique de Paris en janvier 2006 (voir ici). Mais c’est non sans plaisir qu’on retrouve cette œuvre puissante (In tempore belli) mais aussi raffinée, qui ménage de belles interventions solistes dans le Gloria et l’Agnus Dei, et dont le vaste Credo est fort opportunément bissé. En première partie, les pièces a cappella frappent cependant davantage par leur originalité, hormis sans doute le Chant de l’avent (1943), en latin («Veni Emmanuel») sur une mélodie française du XVIIIe.


Stella Maris donne à découvrir plusieurs autres aspects d’un corpus immense, notamment les pages inspirées par des poèmes de Sandor Weöres (1913-1989): Les Vieux (1933), sorte de petite scène dramatique aux climats très variés, et, dans un style très différent, aux couleurs volontiers instrumentales ou orchestrales, Les Filles de Norvège (1940), avec ses textures immatérielles. Toujours sur des vers de Weõres, le jeune Ligeti s’achemine de la tradition – Solitude (1946) – vers un langage plus personnel – le diptyque Nuit et Matin (1955), le premier avec son formidable crescendo initial, le second avec sa saveur truculente – qui conduira aux fameux Requiem et Lux æterna des années 1960.


Impossible d’omettre Bartók, qui recourt aux seules voix d’hommes dans le deuxième de ses Chants sicules (1932), auquel répond immédiatement la première des Nuits dans la montagne (1924) de Kodály pour chœur de femmes à cinq voix (sans paroles), aussi simple que fascinante, avec ses sons cristallins et ses aigus exigeants. Autres expressions de la grande diversité du compositeur, l’étrangeté de Ceux qui sont toujours en retard (1934) et la virtuosité de Jésus et les marchands du temple (1934), avec sa fugue impressionnante et ses effets de répétition du mot «Voleurs!».


Autant de morceaux dont la difficulté tient à l’intonation ainsi qu’à la versatilité et aux atmosphères sans cesse changeantes: assistant de Laurence Equilbey et Geoffroy Jourdain au Jeune chœur de Paris, Olivier Bardot (né en 1975) dirige avec assurance et souplesse, travaille beaucoup la sonorité et donne à la fois vie et cohésion à cet ensemble qui n’est mis en péril que lorsque les registres extrêmes sont sollicités.


Le site du Chœur Stella Maris



Simon Corley

 

 

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