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Opéra et ballet en symphonies

Paris
Salle Pleyel
05/18/2009 -  
Serge Prokofiev : Symphonies n° 3, opus 44, et n° 4, opus 112 (version de 1947) – Concerto pour piano n° 3, opus 26

Lang Lang (piano)
London symphony orchestra, Valery Gergiev (direction)


Valery Gergiev (© Marco Borggreve)



Donnés en moins d’une semaine à New York (voir ici, ici, ici et ici), les quatre concerts du cycle Prokofiev de l’Orchestre symphonique de Londres et de son principal conductor, Valery Gergiev, sont présentés en deux étapes à Paris: une moitié à l’automne (voir ici et ici), puis l’autre au printemps.


Voici donc venu le temps de la seconde série, dont l’originalité est de faire entendre successivement les deux versions de la Quatrième symphonie. C’est cependant la Troisième (1928) qui ouvre la première des deux soirées. Plutôt que d’en exagérer le caractère hystérique et éruptif, le bouillonnant chef du Mariinski, enchaînant les quatre mouvements sans interruption, en donne une lecture étonnamment classique, subtile et dosée, éclaircissant et allégeant les textures, au risque d’émousser la violence du discours.


Comme Schumann, Prokofiev a substantiellement réécrit sa Quatrième symphonie: rhabillée aux couleurs de Roméo et Juliette et Cendrillon, le néoclassique opus 47 de 1930, destiné, comme la Troisième de Roussel et la Symphonie de psaumes de Stravinski, au cinquantenaire du Boston Symphony, est ainsi devenu, dix-sept ans plus tard, un opus 112, suivant donc immédiatement la Sixième. Même si Gergiev en fait ressortir le tempérament solaire et généreux, roboratif et optimiste, faisant chanter tous les pupitres jusqu’au contrebasson et au tuba, même s’il met superbement en valeur la délicatesse romantique de l’Andante tranquillo et l’origine chorégraphique du Moderato, quasi allegretto, il ne peut toutefois réaliser l’impossible et dissimuler que l’œuvre demeure en retrait des Cinquième et Sixième. Avant son retour dès le 25 mai au Théâtre des Champs-Elysées à la tête de la Philharmonie de Vienne dans un programme Sibelius/Stravinski, il offre en bis, malgré l’absence du saxophone ténor, le premier numéro de la Deuxième suite de Roméo et Juliette (1935), des «Montaigus et Capulets» menés à vive allure.


Mais si Pleyel a fait le plein un lundi soir avec deux des symphonies les moins connues de Prokofiev, tirées respectivement d’un opéra (L’Ange de feu) et d’un ballet (Le Fils prodigue) qui ne se sont guère davantage imposés au répertoire, c’est grâce à Lang Lang, décidément omniprésent à Pleyel cette saison. Déjà venu en concerto avec le Gewandhaus en février, puis pour un récital en avril (voir ici), il aborde le Troisième concerto (1921) tel un «Monsieur 100 000 volts» du clavier: de grands gestes, des fusées digitales, une sorte de cartoon survolté, où les accents sont soulignés, au besoin en frappant du pied. A ce jeu-là, le non troppo de l’Allegro final ne tient pas longtemps, mais la clarté d’articulation qu’il parvient à maintenir à un tel tempo ne laisse pas de fasciner. Cette approche exclusivement virtuose et ludique paraît néanmoins d’autant plus réductrice que dès qu’il est livré à lui-même, comme dans la première variation de l’Andantino central, le pianiste chinois retombe dans ses excès de maniérisme. Triomphe, bouquets de fleurs, le bis s’impose, mais ce sera le même que le mois dernier: un arrangement de la mélodie chinoise Nuages colorés chassant la lune.


Le site de Valery Gergiev (en russe)
Le site de Valery Gergiev chez Decca



Simon Corley

 

 

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