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L’opéra de Britten le plus joué

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/16/2009 -  et 6 juin 2009
Benjamin Britten : The Little Sweep, opus 45

Elisa Doughty (Rowan), Claire Geoffroy-Dechaume (Miss Baggott), Karim Bouzra (Clem, Alfred), Olivier Peyrebrune (Bobby, Tom), Maîtrise des Hauts-de-Seine, Gaël Darchen (direction): Fares Babour/Louis Boutin (Sam), Marguerite Courcier/Ondine Savignac (Sophie), Breyten Ritmanic/Valentin Fleury (Hughie), Elsa Rossignon/Amalia Lambel (Tina), Oscar Sajous/Thimothée Catrou (Johnny), Thomas Satabin/Jules Moreau (Gay), Alice Gardel/Léa Desandre (Juliette)
Marc Vieillefon, Philippe Morel (violon), Carole Dauphin (alto), Emmanuelle Cohen, (violoncelle), Christophe Le Marec/Didier Plisson (percussions), Brigitte Clair, Lucie Deroïan (piano), Joël Soichez (chef de chant), Philippe Hui (direction)
Bérénice Collet (mise en scène), Christophe Ouvrard (décors et costumes)


(© Alvaro Yañez)



L’opéra de Britten le plus fréquemment monté? Peter Grimes, bien sûr. Eh bien non, il s’agirait en réalité du Petit Ramoneur (1949): ainsi que l’indique le «Kaminski» (Fayard), «selon certaines sources, aucun opéra de Britten n’a été joué aussi souvent». Après L’Arche de Noé en 2007 (voir ici), le compositeur anglais s’adresse à nouveau aux jeunes spectateurs du Théâtre des Champs-Elysées, avec le retour, pour trois représentations, d’une production créée en 2004 et déjà reprise l’année suivante. D’une durée d’environ trois quarts d’heure, ce Petit Ramoneur constitue en réalité la dernière partie de Let’s make an opera, un entertainment for young people conçu par Britten et Eric Crozier, metteur en scène de la création de Peter Grimes mais aussi librettiste d’Albert Herring et Billy Budd. On assiste ainsi aux différentes étapes de la conception de l’opéra par un groupe d’enfants (texte, musique, costumes, décors), qui procèdent ensuite à une répétition générale, mettant à contribution le public pour plusieurs chansons, et concluent en donnant l’oeuvre dans son intégralité.


Toute cette phase préparatoire est laissée à l’entière appréciation des interprètes et il n’est donc pas illégitime qu’elle soit ici condensée en une brève introduction, où chacun fait mine de jouer son personnage au débotté et où le chef, Philippe Hui, présente les deux numéros durant lesquels le public sera amené à donner de la voix: le chant de chacun des oiseaux nocturnes (hibou, héron, tourterelle et pinson) est ainsi soigneusement réparti entre les différentes zones du théâtre. Facteur d’attraction supplémentaire pour l’auditoire, une grande partie de la distribution revient à des enfants: aux côtés des quatre adultes, pas moins de sept rôles, confiés à des membres de la Maîtrise des Hauts-de-Seine (choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris). Et l’action, telle une sorte de Club des Cinq se déroulant au temps de Dickens, s’attache à mettre en valeur l’ingéniosité des rejetons des familles Brook et Crome, qui parviennent à arracher à son triste sort le petit Sam, vendu à de méchants ramoneurs par ses parents dans le besoin, même si l’on reconnaît une fois de plus le thème de l’innocence bafouée qui hante tant des opéras de Britten.


Tour à tour vive – entraînante chanson du bain – et poétique – merveilleuse scène nocturne, digne descendante de celle de L’Enfant et les sortilèges –, la musique ne fait appel qu’à un petit ensemble instrumental, comprenant un piano à quatre mains, des percussions (un seul exécutant) et un quatuor à cordes. Pourtant, les petites voix peinent le plus souvent à passer la rampe, mais cela tient sans doute à la taille du théâtre. L’effort de diction des adultes n’étant guère plus remarquable, les textes chantés demeurent donc hélas la plupart du temps incompréhensibles: un constat qui éveille d’autant plus de regrets au vu de la mise en scène pétillante de Bérénice Collet et des décors et costumes frais et clairs de Christophe Ouvrard.


Le site de la Maîtrise des Hauts-de-Seine



Simon Corley

 

 

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