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Arbre généalogique

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/21/2009 -  
Benjamin Britten : Four Sea Interludes from «Peter Grimes», opus 33a
Richard Strauss : Vier letzte Lieder
Antonín Dvorák : Symphonie n° 9, opus 95, B. 178 «Z nového sveta»

Karita Mattila (soprano)
BBC symphony orchestra, Jirí Belohlávek (direcrion)


Jirí Belohlávek (© D.R.)



Depuis janvier 2002, l’Orchestre symphonique de la BBC ne s’était pas produit à Paris: John Adams avait alors dirigé quatre de ses œuvres (voir ici). Sept ans plus tard, dans un Théâtre des Champs-Elysées complet jusqu’aux fauteuils de galerie, le retour de la formation anglaise avec Jirí Belohlávek, qui en est le chief conductor depuis juillet 2006, devait fournir l’occasion à chacun – orchestre, soliste, chef – de «chanter dans son arbre généalogique», pour reprendre l’heureuse formule que l’on prête à Cocteau.


Cheval de bataille de toute phalange britannique, les Interludes marins extraits de «Peter Grimes» (1945) de Britten trouvent en Belohlávek un interprète plus objectif qu’expressif, comme le montrait déjà le témoignage d’un concert des «Proms» 2007 et téléchargeable chez Deutsche Grammophon (voir ici): indépendamment d’une moindre régularité instrumentale que celle de l’Orchestre symphonique de Londres, ces pages pourtant si intenses paraissent ici souvent plus sages et appliquées qu’inspirées.


Karita Mattila dans les Quatre derniers lieder (1948) de Strauss, c’est certainement cette affiche qui a mobilisé le public en cette période de vacances scolaires: chevelure blonde platine, haut qui ne laisse presque rien ignorer d’une musculature soigneusement entretenue, jupe longue à la fente démesurée, la soprano finlandaise, toujours aussi charismatique, ne rate pas son entrée, fêtée d’emblée par le chaleureux accueil que lui réserve la salle. Ne se mettant pas en avant de l’orchestre, tant par sa position sur scène que par sa manière de se fondre dans l’accompagnement, elle déçoit toutefois dans les deux premières mélodies par son style trop opératique et ses attaques parfois incertaines. Apollinienne et crépusculaire, intériorisée et souveraine, la suite se révèle en revanche à la hauteur des espérances.


Diva jusqu’au bout des ongles, Mattila met genou à terre pour sa révérence, quitte à manquer de tomber en arrière, et, entre deux «je vous adore», elle annonce (en français) son «bis» de prédilection, une brève chanson populaire de son pays, qu’elle dédie à ses «amis finlandais»: Kaija Saariaho, qui lui a destiné ses Quatre instants et Mirage, est notamment présente à la corbeille. La cantatrice revient, un verre à la main, précisant que «ce n’est que de l’eau», faisant lever les musiciens pour un nouveau salut et indiquant, avec une bonne dose de fausse modestie, qu’elle va maintenant dire les seuls mots qu’elle connaît en français: et d’entonner, toujours a capella, le refrain de Plaisir d’amour...


En seconde partie, c’était au tour de l’ancien directeur musical de la Philharmonie tchèque de retrouver ses racines, avec la Neuvième symphonie «Du nouveau monde» (1893) de Dvorák, une œuvre sans doute rabâchée, mais sur laquelle certains ne s’en sont pas moins cassé les dents. Plutôt que d’en exacerber le caractère héroïque et dramatique, Belohlávek privilégie la transparence et la poésie, avec un premier mouvement qui évoque la sérénité de la Huitième: aucun pathos, un ton simple et naturel, comme pour débarrasser le propos de tout ce dont la célébrité a pu le charger indûment. Mais cette vision ne manque nullement de saveur pour autant, à l’image d’un Scherzo tour à tour mordant et pastoral. En bis, le chef offre lui aussi, à sa manière, une chanson populaire de son pays natal, une dumka, en l’occurrence, la Deuxième des Danses slaves de l’Opus 72 (1886/1887) de Dvorák.


Le site du BBC symphony orchestra



Simon Corley

 

 

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