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« Le pire typhon ne vaut pas la fureur de l’homme qui veut se distraire »

Lille
Opéra
04/03/2009 -  et 21, 24, 26 février, 1er, 3 (Nantes), 10, 12, 15 (Angers) mars, 5*, 7, 9 avril (Lille) 2009
Kurt Weill : Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny
Nuala Willis (Leokadja Begbick), Beau Palmer (Fatty), Nicholas Folwell (Moïse la Trinité), Elzbieta Szmytka (Jenny Hill), Andrew Rees (Jim Mahoney), Eric Huchet (Jack O’Brien, Toby Higgins), Frédéric Caton (Bill), Randall Jakobsch (Joe)
Chœur d’Angers-Nantes Opéra, Xavier Ribes (chef de chœur), Fanfare de la Neuvième Brigade Légère Blindée de Marine de Nantes, Philippe Hardy (direction), Orchestre de Picardie, Pascal Verrot (direction)
Patrice Caurier, Moshe Leiser (mise en scène), Christian Fenouillat (décors), Agostino Cavalca (costumes et maquillages), Christophe Forey (lumières)


(© Jef Rabillon)



A l’occasion de trois séries de représentations, à Angers, Nantes et Lille, Patrice Caurier et Moshe Leiser reprennent leur travail sur Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny présenté à Lausanne en 1997.


Véritable pain béni pour tout metteur en scène doté un tant soit peu d’imagination, le livret caustique de Bertolt Brecht illustre le pouvoir de l’argent, avec son lot de corruption et de dérapages, un argument, bien évidemment, toujours d’actualité. Sans occulter la modernité du propos, ce spectacle, mené tambour battant, évolue dans la première moitié du siècle dernier, visiblement sur le continent nord-américain ; les décors, avec ses panneaux en carton-pâte, les éclairages criards et les costumes aux couleurs bigarrées lui confèrent d’ailleurs une allure cartoonesque. Patrice Caurier et Moshe Leiser traitent la grandeur et la décadence de cette ville-champignon avec acuité et une bonne dose d’humour incisif et burlesque. Plus d’audace et d’irrévérence n’auraient toutefois pas été de refus mais le duo réserve quelques moments de pur théâtre, comme la scène ubuesque du tribunal au dernier acte. N’est-ce pas, justement, ce qu’appelle la musique alerte et décapante de Kurt Weill ?


Nul doute que malgré son côté cabaret, l’opéra comporte des magnifiques moments de chant. Dotée de quelques forts bons éléments, la distribution ne sacrifie pas la ligne vocale et n’en rajoute pas. Mentionnons les prestations de Nuala Willis, idéale de timbre pour Leokadja Begbick, de Beau Palmer (Fatty), de Nicholas Folwell (Moïse la Trinité), de l’impeccable Elzbieta Szmytka, qui incarne une Jenny Hill touchante, ainsi que celle d’Andrew Rees qui relève brillamment le défi du rôle de Jim Mahoney. Préparé par Xavier Ribes, le Chœur d’Angers-Nantes Opéra allie fermeté et tonicité. Dans la fosse, l’Orchestre de Picardie, engagé et précis, et son directeur musical Pascal Verrot s’en donnent à cœur joie. Ainsi servie, cette partition énergique, tranchante mais aussi lyrique, constitue un plaisir de tous les instants. Il s’agit incontestablement de la meilleure surprise de ce spectacle interpellant.



Sébastien Foucart

 

 

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