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Chapeau!

Paris
Salle Gaveau
03/17/2009 -  
Zoltán Kodály : Danses de Galánta
Einojuhani Rautavaara : Concerto pour harpe
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 2, opus 36

Marielle Nordmann (harpe)
Orchestre Colonne, Rani Calderon (direction)


Rani Calderon (© DR)



Alors qu’on se demande souvent comment remplir les salles de concert, il faut se réjouir que l’Orchestre Colonne parvienne à attirer un nombreux public à Gaveau un mardi soir dans un programme court, associant Kodály (mais pas Háry János), un compositeur finlandais contemporain et la moins jouée des Symphonies de Beethoven. Chapeau!


A sa tête, Rani Calderon (né en 1972), par ailleurs pianiste et compositeur mais aussi – et entre autres – remarquable francophone, qui s’est déjà produit avec l’Orchestre national d’Ile-de-France en décembre dernier. Il aborde les Danses de Galánta (1933) sans folklorisme de mauvais goût, avec un sens narratif et dramatique indéniable, dans lequel on voudra sans doute reconnaître le chef d’opéra, privilégiant l’esprit sur la lettre, notamment par la rapidité des tempi, parfois susceptible de mettre en péril la mise en place et la cohésion de l’orchestre.


Si elle n’a pas créé le Concerto pour harpe (2000) de Rautavaara, Marielle Nordmann en a donné la première européenne et l’a enregistré dans la foulée pour Ondine. Puisque les institutions publiques ou semi-publiques ne remplissent pas leur mission à l’égard d’un des musiciens vivants les plus importants, préférant se lancer dans une énième intégrale des Symphonies de Mahler, l’effort ainsi accompli par l’une des associations symphoniques de la capitale doit être salué, d’autant que l’occasion est ainsi donnée de découvrir des concertos de Rautavaara autres que son célèbre Cantus arcticus, où les chants d’oiseaux enregistrés se mêlent à l’orchestre. Veillant à l’équilibre entre l’orchestre et la fragilité de l’instrument soliste, le compositeur renforce ce dernier par deux autres harpes placées immédiatement derrière lui et limite l’accompagnement à un effectif classique (comprenant toutefois quatre cors, deux trombones et quelques percussions).


De coupe traditionnelle, avec un Pesante presque aussi long (dix minutes) que les deux mouvements suivants (Adagietto et Solenne), ce Concerto pour harpe ne dissimule pas son caractère néoromantique, fondé sur un langage volontiers tonal ou modal, soucieux de beauté mélodique et d’effets orchestraux, mais aussi pas toujours exempt de poncifs dans l’écriture soliste. De ce fait, il n’est pas nécessairement représentatif d’une œuvre aussi abondante qu’innovante, mais il n’en dégage pas moins une séduction certaine, celle d’une confortable poésie, de caractère plus lyrique qu’épique.


Marielle Nordman offre en bis une adaptation des Souvenirs de l’Alhambra de Francisco Tarrega (1852-1909): originellement destinés à la guitare, ils constituent l’un de ses morceaux de prédilection, en même temps qu’une attention à l’égard de Calderon, dont la famille est d’origine hispanique. Après l’entracte, la Deuxième symphonie (1802) de Beethoven marque le retour de l’Orchestre Colonne à un répertoire qu’il a peu pratiqué ces dernières années, mais qui ne pardonne pas grand-chose en termes de justesse, de cohésion, de précision ou de style. Ce ne serait pas rendre service aux musiciens que de prétendre qu’ils ont livré à cette occasion leur meilleure prestation de la saison, mais la direction du chef israélien n’est pas en cause: dans l’air du temps de l’interprétation beethovénienne, dynamique mais sans brutalité, faisant particulièrement mouche dans un Scherzo plein d’allant et d’esprit, elle convainc cependant moins dans le Larghetto, lent, très travaillé au point d’en paraître artificiel.


Le site de Marielle Nordmann
Le site de Rani Calderon



Simon Corley

 

 

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