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Kremer et Makhtin : Tchaïkovski dans tous ses états

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/17/1999 -  

Mercredi 17 mars 1999
Théâtre des Champs-Elysées
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35
Gustav Mahler : Symphonie n° 1
Gidon Kremer (violon)
Orchestre Symphonique du NDR de Hambourg, Christoph Eschenbach (direction)

Paris
Samedi 20 mars 1999
Salle Pleyel
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op. 35
Igor Stravinsky : Petrouchka (version de 1911)
Dmitri Makhtin (violon)
Orchestre Philharmonique de Radio France, Evgueni Svetlanov (direction)

Deux violonistes se sont lancés cette semaine dans le Concerto de Tchaïkovski : Gidon Kremer, sous l’élégante baguette de Christoph Eschenbach, et Dmitri Makhtin, sous la russe baguette de Svetlanov. Les deux chefs dirigeaient également respectivement la Symphonie n° 1 de Mahler et Petrouchka de Stravinsky, dans sa version originale. Les interprètes nous donnèrent à écouter deux versions très différentes du Concerto de Tchaïkovski. Les violonistes ont une approche radicalement opposée de leur instrument : extrême inventivité, extravagance presque, pour Kremer, maîtrise et classicisme pour Makhtin.

Kremer utilise toutes les possibilités du violon, du son le plus plein au plus flottant, du timbre le plus clair au plus mêlé de bruit. Il passe sans transition d’une nuance à l’autre, d’un geste musical à l’autre, créant toujours la surprise. Un vent de folie souffle, qui rend sa cadence du premier mouvement époustouflante. Eschenbach est à l’écoute des moindres écarts du soliste, qu’il suit et soutient respectueusement : jamais l’orchestre, pourtant très présent, n’étouffe le violon. Kremer court le risque de semer, par ses brusques volte-face, son auditoire. La poésie de son timbre assure cependant la continuité qui fait parfois défaut à la logique musicale.

A l’inverse de Kremer, Makhtin prend peu de risques. Son extraordinaire maîtrise technique, la plénitude de sa sonorité impressionnent davantage qu’elles n’émeuvent. Le violoniste sait pourtant accrocher son auditoire, aidé par un orchestre qui puise ses mouvements dans les profondeurs graves de la partition. Les tempos de Svetlanov sont souvent lents, sans que jamais l’énergie se perde. Le soliste, qui joue la partition de Tchaïkovski comme une pièce de concours, est parfois à côté (tant dans l’expression que dans la mise en place) de cet orchestre très sombre.

Les secondes parties de programme de ces deux concerts sont pour les chefs l’occasion de confirmer, si besoin est, la qualité de leur direction. Eschenbach dose parfaitement effets sonores et expressifs : son Mahler est vif et élégant, très ludique. Svetlanov joue un Petrouchka plus dramatique que proprement rythmique, plus humain que pantin. Galvanisé, l’orchestre développe une sonorité puissante et riche. Les solistes du Philharmonique surent répondre à la qualité de l’appel de ce chef à forte personnalité, qui souligne résolument l’appartenance de Stravinsky à la tradition russe.



Gaëlle Plasseraud

 

 

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