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Entre fascination et exaspération

Paris
Auditorium du Louvre
02/27/2009 -  
Frédéric Chopin : Polonaises, opus 26 – Mazurkas, opus 24 et opus 17 n° 4 – Sonate pour piano n° 2 «Marche funèbre», opus 35

Simon Trpceski (piano)


Simon Trpceski (© Alvaro Yañez)



Deuxième prix au Concours de Londres (2000), Simon Trpceski, aura trente ans en septembre prochain: alors qu’il accomplit une belle carrière internationale, le public français ne le connaîtrait que par les trois disques qu’il a déjà publiés chez EMI si Monique Devaux n’avait pris l’initiative de l’inviter à deux reprises à l’Auditorium du Louvre – au moment des bis, le pianiste macédonien aura d’ailleurs l’élégance de l’en remercier dans un français impeccable. Sa venue constitue la deuxième étape d’un cycle «Grands classiques», ouvert par Philippe Cassard le 23 janvier, et qui se prolongera jusqu’au 17 avril avec Denis Kozhukhin puis Lise de la Salle. Particularité de ces concerts monographiques d’une heure donnés le vendredi soir (Debussy, Chopin, Liszt, Beethoven), ils sont gratuits (dans la limite des places disponibles) pour les moins de vingt-six ans.


Avant chaque morceau, Trpceski fait le dos rond, hésite, va pour attaquer, se ravise et, finalement, se lance au moment où ne l’attend plus, donnant l’impression d’être allé chercher loin sa respiration, son inspiration. De fait, souvent fascinant, parfois exaspérant, toujours passionnant, ce récital Chopin témoigne, dès les deux Polonaises de l’Opus 26 (1835), d’un jeu très recherché, voire aventureux: fondé sur une technique et une sonorité remarquables, un piano adamantin, aux attaques franches mais sans brutalité, soulignant les ruptures sans se départir d’une distance presque froide, cultivant l’étrangeté davantage que la complaisance. Cinq Mazurkas – les quatre de l’Opus 24 (1835) et la dernière de l’Opus 17 (1833) – personnelles, narratives, denses, raffinées, poussées dans leurs derniers retranchements, en deviennent chacune une petite ballade, où le rubato est roi. La Deuxième sonate «Marche funèbre» (1839) penche vers le fantastique hoffmannien des Kreisleriana, avec son premier mouvement haletant – courant d’autant plus vite à l’abîme que la reprise est omise – et son finale halluciné. Mais dans le trio du Scherzo et dans la «Marche funèbre», le chant, d’une simplicité et d’un dépouillement admirables, retrouve ses droits.


En bis, Trpceski offre d’abord la création française d’une pièce de son compatriote Pande Sahov, In Struga, du nom d’une ville située sur les bords du lac Ohrid, exubérante, brillante et colorée, dans la descendance de Milhaud. C’est ensuite, «pour mon père», la brève Valse posthume en la mineur (1843) de Chopin, et, pour conclure, «The Little Shepherd», avant-dernière pièce de Children’s corner (1908) de Debussy.


Le site de Simon Trpceski



Simon Corley

 

 

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