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L’apothéose de la vitalité

Paris
Salle Pleyel
02/10/2009 -  et 7 février 2009 (Basingstoke)
Ludwig van Beethoven : Ouverture «Namensfeier», opus 115 – Symphonies n° 4, opus 60, et n° 7, opus 92

London symphony orchestra, John Eliot Gardiner (direction)

Brahms et le baroque allemand fin septembre avec le Chœur Monteverdi et l’Orchestre révolutionnaire et romantique, Bach début janvier avec les Solistes baroques anglais, Carmen en juin à l’Opéra Comique: une fois de plus, John Eliot Gardiner est à l’affiche durant toute la saison, et ce, dans une grande variété de répertoires, d’autant qu’il partage avec Valery Gergiev (voir ici et ici) les concerts s’inscrivant dans le cadre de la «résidence» de l’Orchestre symphonique de Londres salle Pleyel.


Le chef anglais poursuit ainsi un cycle Beethoven entamé voici tout juste un an (voir ici), à l’occasion d’une tournée qui le conduit par ailleurs en Allemagne: un concerto (avec Maria João Pires), deux ouvertures et trois symphonies dont Paris a pu entendre l’intégralité en deux concerts (voir par ailleurs ici). Comme la veille, c’est sur une ouverture assez rare, Pour une fête (1815), que s’ouvre le second programme. Soulignant les rythmes pointés dans l’introduction, Gardiner en fait ressortir le style baroque, ce qu’autorise un effectif de cordes assez restreint (quarante exécutants) et s’interdisant tout vibrato: bien que des seuls instruments «modernes» soient utilisés, on jurerait parfois entendre une formation «authentique», mais avec la puissance, le confort des timbres et la fiabilité qu’apporte une phalange aussi souple et professionnelle que le LSO.


Les deux symphonies associées pour l’occasion, la Quatrième (1806) et la Septième (1812), comptent parmi les plus lumineuses et rythmées de Beethoven. C’est sur cette dimension qu’insiste la direction de Gardiner, assisté d’un musicien remarquable, Nigel Thomas, qui non seulement manie les timbales avec une précision redoutable mais en tire une palette étonnamment large de sonorités. Depuis le parterre, la prépondérance qui lui est accordée finit toutefois par agacer, avec une scansion martiale et heurtée qui serait sans doute plus en situation dans l’Héroïque. Mais tout cela revigore indéniablement, d’autant que le mouvement se joint à l’énergie: les tempi sont souvent d’une grande vivacité, comme dans le Menuetto de la Quatrième et «L’apothéose de la danse» que Wagner voyait dans la Septième devient plutôt celle de la vitalité.


Ce n’est toutefois pas du tout d’intégrisme «baroqueux» qu’il s’agit ici, même si l’ensemble des reprises est scrupuleusement respecté dans la Quatrième comme dans la Septième, où une seule interruption est ménagée, entre les deuxième et troisième mouvements. Car l’approche de Gardiner ne cultive pas exclusivement la motricité et la fougue: les Adagio de la Quatrième ne sont pas bâclés et l’Allegretto de la Septième n’est pas précipité. Surtout, il s’attache à construire soigneusement des progressions, à faire chanter la partition et à ménager des moments de poésie.


Trois symphonies (Première, Sixième et Neuvième) mais aussi l’ouverture d’Egmont et le Deuxième concerto, toujours avec Maria João Pires, sont d’ores et déjà annoncés pour les 7 et 9 février 2010 à Londres: il reste à espérer que comme l’habitude s’en est prise, Pleyel aura également la chance d’accueillir la suite de cette intégrale.



Simon Corley

 

 

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