About us / Contact

The Classical Music Network

Lille

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

La faim ne justifie pas les moyens

Lille
Opéra
01/24/2009 -  et les 27, 29 janvier, 1er*, 3, 5 et 7 février 2009
Jacques Offenbach : La Périchole
Stéphanie d’Oustrac (La Périchole), Martial Defontaine (Piquillo), Franck Leguérinel (Don Andrès de Ribeira), Christian Tréguier (Le Comte Miguel de Panatellas), Mathias Vidal (Don Pedro de Hinoyosa), Karine Godefroy (Guadalena, Manuelita), Cécile Galois (Berginella, Ninetta), Julie Pasturaud (Mastrilla, Frasquinella, Brambilla), Thierry Grobon (Premier notaire), Vincent Vantyghem (Deuxième notaire), Boris Alestchenkoff (Le Marquis de Tarapote, Le vieux prisonnier), Yves Vandenbussche (Le geôlier)
Chœur de l’Opéra de Lille, Yves Parmentier (chef de chœur), Orchestre national de Lille, Jean-Claude Casadesus*/Nicolas Krüger (direction)
Bérangère Jannelle (mise en scène), Stéphane Pauvret (décors), Laurence Chalou (costumes), Christian Dubet (lumières), Olivier Dubois (chorégraphie)



(© Frédéric Iovino)


Si Meilhac et Halévy campent La Périchole (1868/1874) d’Offenbach dans le Pérou du XVIIIe siècle, Bérangère Jannelle, vierge d’expérience à l’opéra, la transpose en toute pertinence dans une dictature militaire sud-américaine du siècle dernier. Sans en surligner la bouffonnerie plus que de raison, cette coproduction avec Angers-Nantes Opéra et celui de Rennes n’édulcore pas le ton satirique de l’ouvrage. La Périchole, c’est aussi de la douceur, un zeste d’amertume et une pointe de cynisme, autant d’éléments qui transparaissent sur scène. Que les aficionados du Mozart des Champs-Elysées se rassurent : sans être hilarant, le spectacle ne manque pas de sel, ni de clins d’œil, comme les didascalies projetées avant les levers de rideau, référence bienvenue aux « cartons » du cinéma muet. Les costumes carnavalesques de Laurence Chalou, qui évoquent Tintin chez les Picaros, ajoutent du piment à cette sympathique scénographie.


Les chanteurs, tous bons comédiens, croquent parfaitement leur personnage avec ce qu’il faut de burlesque et de gouaille. Stéphanie d’Oustrac, excellente mezzo-soprano, n’est pas la dernière à s’épargner : sa Périchole, chanteuse affamée qui se vend pour un bon repas, est savoureusement campée, avec charme et aplomb. Martial Defontaine compose un Piquillo convaincant, y compris vocalement. Un Frank Leguérinel épatant (Don Andrès de Ribeira), un Mathias Vidal délicieusement caricatural (Don Pedro de Hinoyosa) et l’expérimenté Christian Tréguier dans un Comte Miguel de Panatellas remarquablement joué complètent, pour les rôles principaux, une distribution qui sera chaleureusement applaudie. Soigneusement préparé par Yves Parmentier, le Chœur de l’Opéra de Lille est à saluer pour son engagement scénique. Le toujours aussi fringant Jean-Claude Casadesus, un des artisans de la quasi-résurrection française de l’ouvrage à Paris en 1969, dirige amoureusement un Orchestre National de Lille baignant, lui aussi, dans son élément. La prestation scrupuleuse des musiciens illustre ce que cette musique comporte d’alacrité et de tendresse.





Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com