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Vous avez dit Grimaud ?

Paris
Cité de la Musique
01/23/2009 -  Et le 24 janvier
Richard Strauss : Métamorphoses – Suite du Bourgeois gentilhomme
Maurice Ravel : Concerto en sol

Hélène Grimaud (piano)
Chamber Orchestra of Europe, Vladimir Jurowski (direction)


Hélène Grimaud (© Fred Toulet/Cité de la musique)


Une semaine après Semyon Bychkov (lire ici), Vladimir Jurowski dirige les Métamorphoses de Strauss, suscitant malgré lui – Bychkov, à l’origine, devait accompagner Ben Heppner dans des Lieder de Strauss – une comparaison qui tourne aussitôt à son désavantage. Dans un tempo plus rapide, il tente certes d’imprimer un élan à son interprétation, mais ne maîtrise pas aussi bien la forme et la polyphonie, trop instinctif pour une œuvre aussi construite, même s’il obtient de l’orchestre une réelle homogénéité. On devait ensuite entendre la rare Burlesque, qui garantissait la cohérence du programme. Quelques jours avant, le Concerto en sol de Ravel était annoncé, bien qu’il n’eût guère à faire ici. Il avait d’autant moins sa place dans ce programme Strauss qu’Hélène Grimaud l’a raté, dépassée par l’œuvre et invitant une fois de plus à s’interroger sur la mesure de son talent, après un disque Bach diversement accueilli (lire ici et (lire ici). La sonorité courte et monochrome ne convient pas à l’écriture si claire de Ravel, que la pianiste alanguit de rubatos incongrus cassant les phrases, comme pour masquer son indifférence ou sa froideur. Les passages percussifs manquent de mordant et l’on cherche surtout en vain la fantaisie facétieuse de Ravel, qui ne gagne rien à cette lecture plus appliquée qu’inventive. Et l’on ne sent pas que le courant passe vraiment entre le piano et l’orchestre, alors que la soliste et le chef ont souvent travaillé ensemble – ils ont gravé un Concerto l’Empereur à Dresde pour Deutsche Grammophon. La Suite du Bourgeois gentilhomme, servie en dessert, flatte davantage un Vladimir Jurowski qui a le sens du théâtre, sans convaincre pour autant : si tout est en place, sans fausses grâces dans les passages archaïsants, les musiciens n’ont pas, malgré leur professionnalisme, la virtuosité nécessaire et l’on voudrait que pétillent un certain esprit, un certain humour viennois visiblement étrangers au chef : tout cela sonne trop sérieux et les clins d’œil que sont les citations du « Dîner » final, de L’Or du Rhin aux œuvres de Strauss lui-même, manquent singulièrement de sel.



Didier van Moere

 

 

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