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L’itinéraire de Roger Tessier

Paris
Auditorium Saint-Germain
01/27/2009 -  
Roger Tessier : Clair-obscur – Omaggio a Carpaccio – Septante ou Chroniques de la vie retrouvée (création) (*)

Marie-Bénédicte Souquet (mezzo)
Les Solistes de l’Itinéraire: Sophie Dardeau (flûte), Antoine Dreyfuss (cor), Nicolas Miribel (violon), Florian Lauridon (violoncelle) – Etudiants du Conservatoire de Versailles, La Petite Sirène (*), Kanako Abe, Fabrice Colas (*) (direction)


Roger Tessier (© Jean-Claude Bourgeat)



Du 24 au 27 janvier, l’Auditorium Saint-Germain a présenté quatre concerts consacrés à Roger Tessier, qui vient de fêter ses soixante-dix ans le 14 janvier dernier. En conclusion de ce cycle, l’ensemble L’Itinéraire, dont il fut, en 1973, l’un des fondateurs, aux côtés de Dufourt, Grisey, Levinas et Murail, et dont il demeure le trésorier, ne pouvait que s’associer à cet hommage, et ce au travers d’un «portrait». Le terme exprime bien évidemment l’ambition de donner un aperçu de l’œuvre du compositeur, mais il faut également y voir l’importance que revêt chez lui les arts plastiques: non seulement il a inspiré des tableaux à Jacques Hue, dont l’Auditorium a présenté une exposition du 13 au 27 janvier, mais deux des trois partitions choisies pour ce programme font explicitement référence à la peinture.


Clair-obscur (1979) associe aux vocalises de Marie-Bénédicte Souquet sur une tessiture très étendue un trio instrumental (flûte, cor et violoncelle), l’ensemble étant dirigé par Kanako Abe et complété par un dispositif électro-acoustique d’amplification et de transformation des sons: alchimie de l’impur devenu poésie, extrême raffinement d’un discours procédant par hybridation de matériaux très divers.


Omaggio a Carpaccio (1985) témoigne des liens étroits que L’Itinéraire a noués avec le Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Versailles, dans le souci de participer à la transmission des savoirs. Encadrés par des solistes de l’ensemble ou par leurs professeurs, les étudiants ont donc pu préparer cette page à l’effectif pour le moins original: quatre quatuors, respectivement de flûtes à bec, flûtes traversières, trombones et cordes. Sous la baguette de Kanako Abe, à laquelle il échoit par ailleurs de donner un unique coup sur le tam-tam placé derrière elle, cette combinaison hautement improbable sonne pourtant de manière très convaincante, offrant des effets tour à tour chatoyants et telluriques.


L’Auditorium Saint-Germain est devenu le siège de la Maison des pratiques artistiques amateurs, établissement culturel de la Ville de Paris, qui, pour l’occasion, a passé commande à Roger Tessier. Celui-ci a donc écrit pour une formation amateur, en l’espèce La Petite Sirène, créée en 2005 par Fabrice Colas: un orchestre de chambre à vent qui émane de La Sirène, «plus ancien orchestre [d’harmonie] amateur indépendant de la capitale». On peut parler ici d’œuvre de circonstance, au sens propre, puisqu’elle s’intitule Septante ou Chroniques de la vie retrouvée: le compositeur souhaite y «illustrer musicalement les soixante-dix années de sa vie, en essayant d’y traduire événements personnels et historiques, mais surtout en témoignant de sa propre évolution et création musicale»: d’où l’apparition, au sein de cet «itinéraire de Roger Tessier», de brèves citations assez inattendues, comme La Marseillaise, qui se détachent d’une trame rhapsodique de plus de vingt minutes au cours de laquelle les treize vents, huit cuivres et percussions sont interrompus par un long et poétique solo de clarinette.


Le site de l’Auditorium Saint-Germain
Le site de L’Itinéraire
Le site de La Sirène



Simon Corley

 

 

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