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Grande formation parisienne cherche chef et violoniste

Paris
Salle Pleyel
01/21/2009 -  et 22* janvier 2009
Johan Svendsen : Carnaval à Paris, opus 9
Max Bruch : Concerto pour violon n° 1, opus 26
Johannes Brahms : Symphonie n° 4, opus 98

Alexandra Soumm (violon)
Orchestre de Paris, Neeme Järvi (direction)


N. Järvi (© D.R.)



Le vent de l’Histoire a soufflé: interprétant avec Yo-Yo Ma, Gabriela Montero et Anthony McGill une œuvre de John Williams composée pour la cérémonie d’investiture du nouveau président des Etats-Unis, Itzhak Perlman a dû renoncer aux deux concerts au cours desquels il devait se produire avec l’Orchestre de Paris, non seulement en tant que violoniste mais aussi en tant que chef. Il a donc fallu remplacer l’un... et l’autre: grande phalange parisienne cherche chef et violoniste.


Pas plus que la venue de Guennadi Rojdestvenski, deux semaines plus tôt, à la place de Mikko Franck, le changement de baguette n’aura permis à un jeune de se faire un nom, puisque c’est Neeme Järvi, toujours aussi populaire parmi les musiciens, qui a pris la relève (et dont le fils Paavo présidera aux destinées de la formation à compter de septembre 2010). En revanche, même si elle s’est déjà produite à Pleyel en novembre 2007 (voir ici), Alexandra Soumm (née en 1989) n’a pas raté cette occasion de se faire mieux connaître du public parisien.


Autre conséquence: la première partie du programme initialement annoncé a été entièrement modifiée, rétablissant du même coup le traditionnel schéma tripartite ouverture/concerto/symphonie. En guise d’ouverture, le chef estonien en profite pour faire découvrir l’une de ces nombreuses partitions nordiques qu’il aime à défendre: après Aladdin de Nielsen la saison passée (voir ici), c’est Johan Svendsen (1840-1911), avec son Carnaval à Paris (1872). Cet «épisode» d’une dizaine de minutes, inspiré par le séjour du compositeur norvégien dans la capitale quelques années plus tôt, frappe plus par son instrumentation brillante et raffinée que par son thème sautillant un peu convenu, qui s’efface toutefois dans une section centrale chaleureuse et lyrique. Il constitue en tout cas un excellent lever de rideau, montrant en outre un orchestre très en verve.


Lors de sa précédente apparition concertante dans cette même salle, sous le regard admiratif de Seiji Ozawa, Alexandra Soumm avait donné le Premier de Paganini, qu’elle a par ailleurs enregistré chez Claves (voir ici). Cette fois-ci sous l’œil d’Ivry Gitlis, elle a choisi l’autre concerto figurant sur ce disque, à savoir le Premier (1866/1868) de Bruch, qui lui permet de confirmer ses immenses qualités: traits presque toujours impeccables, justesse, puissance, abattage, pureté d’expression. Que manque-t-il? Pas grand-chose, sans doute, sinon un petit supplément d’âme ou de personnalité: elle le déploie d’ailleurs avec les tons rauques et fantastiques d’un bis qu’elle semble affectionner, «Les Furies», dernier mouvement de la Deuxième sonate (1923) d’Ysaÿe.


Infatigable découvreur, Neeme Järvi ne jouit pas de la même réputation dans le grand répertoire. Est-ce à tort? La Quatrième symphonie (1885) de Brahms apporte un élément de réponse – hélas guère convaincant – à cette question. Sans aller jusqu’aux excès d’un Georges Prêtre encore tout récemment à l’Opéra Bastille (voir ici), il en offre une lecture rhapsodique dont on peine à suivre le fil, car sa belle fluidité est sans cesse gâchée par de menus à-coups, des tempi instables, des effets de manche, un certain monumentalisme et, une fois n’est pas coutume, par une relative méforme de l’orchestre (malgré des soli toujours aussi parfaits de Vincent Lucas ou Pascal Moraguès). C’est finalement un impétueux Allegro giocoso qui convainc le plus, davantage en tout cas que l’Adagietto extrait de la Première suite de L’Arlésienne (1872) de Bizet, un bis en forme de leçon de direction d’orchestre mais à l’expression un peu exagérée.


Le site de Neeme Järvi



Simon Corley

 

 

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