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Deux nocturnes et deux Américains à Paris

Paris
Salle Pleyel
01/16/2009 -  
Samuel Barber : Night flight, opus 19a (création française)
Augusta Read Thomas : Concerto pour violon n° 3 «Juggler in paradise» (création)
Leonard Bernstein : Halil
George Gershwin : Un Américain à Paris

Magali Mosnier (flûte), Frank Peter Zimmermann (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Andrey Boreyko (direction)


Andrey Boreyko (© Christoph Rüttger)



Même nationalité, mais autre génération: une semaine après Guennadi Rojdestvenski (voir ici), c’est Andrey Boreyko qui dirige l’Orchestre philharmonique de Radio France, avec lequel il s’est déjà produit en mai 2007. Né en 1957, il est actuellement chef principal de l’Orchestre symphonique de Berne et principal chef invité de l’Orchestre du SWR (Stuttgart) et, davantage qu’en interprétant la musique de son pays, il s’est notamment fait connaître par son goût pour la musique de notre temps, ce dont témoigne ce court programme entièrement... américain.


En 1944, Barber offrit une contribution à «l’effort de guerre» avec sa Seconde symphonie, inspirée de récits d’aviateurs, mais il la retira de son catalogue peu de temps après. Vingt ans plus tard, il en adapta toutefois deuxième mouvement, qui devint une page autonome intitulée Vol de nuit (1964), hommage explicite à Saint-Exupéry – toute la fin rappelle le destin tragique de l’écrivain, le piano répétant doucement mais inlassablement l’imitation des signaux émis par une radio de bord. Dans un schéma conventionnel (longue progression suivie d’un retour au calme), on retrouve ici la qualité de l’inspiration mélodique d’un compositeur victime du succès de son Adagio, mais aussi ces instants sereins qu’il sait si bien capter comme dans son Knoxville: Summer of 1915.


Après cette première française (!) venait la création, en présence de son auteur, du Troisième concerto pour violon «Juggler in paradise» d’Augusta Read Thomas (née en 1964). Ecrit pour Frank Peter Zimmermann, il résulte d’une commande de Radio France, des Proms (où il sera rejoué le 9 septembre prochain) et du National symphony orchestra. On pourra sans doute voir dans le soliste ce «jongleur au paradis» qu’évoque le sous-titre: jouant presque sans interruption durant ces vingt minutes d’un seul tenant, il évolue dans un univers instrumental lumineux et transparent, celui que dessine un effectif réduit (bois, cors et trompettes par deux, trombone) et faisant la part belle aux résonances cristallines et aux aigus (percussions métalliques, piano, célesta, harpe, piccolo supplémentaire mais un seul basson). Cette orchestration, de même qu’une écriture fine et sensible ainsi qu’un sentiment de continuité résultant pourtant de la juxtaposition de courts fragments, contribuent à une modernité confortable, lyrique et contemplative.


Comme Vol de nuit, Halil (1981) de Bernstein est un hommage – en l’espèce à un flûtiste israélien de dix-neuf ans tué durant la guerre du Kippour «et à ses frères morts sur le champ de bataille» – sous forme de nocturne. Le titre désigne d’ailleurs la flûte en hébreu: elle est ici accompagnée des seules cordes (y compris harpe) et percussions, mais trouve cependant un écho dans la présence d’un piccolo et d’une flûte alto. Le propos, de caractère rhapsodique, est sans doute un peu attendu, opposant de façon manichéenne le drame à l’espoir, mais la générosité et le métier coutumiers de Bernstein parviennent à soutenir l’intérêt, d’autant que dans son impeccable prestation, Magali Mosnier, premier solo du Philhar’, se montre à la hauteur du créateur de l’œuvre, Jean-Pierre Rampal.


Après l’Américaine venue à Paris avec son nouveau concerto, Un Américain à Paris (1928) a rassuré un public un peu trop clairsemé, dont une partie avait sans doute été principalement attirée par le «ballet rhapsodique» de Gershwin. Ferme et éclatante, mais jamais excessivement bruyante, la direction de Boreyko a néanmoins tendance à forcer le trait dans les passages expressifs.


Le site d'Augusta Read Thomas



Simon Corley

 

 

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