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Compiègne

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Joyeuse pétaudière

Compiègne
Théâtre impérial
12/07/2008 -  et 7, 8 (La Rochelle), 10 (Saintes), 12 (Tarbes) octobre, 11 (Niort), 14 (Lons-le-Saunier), 18, 20, 21, 23, 27, 28, 30, 31 décembre 2008, 3, 4 (Paris), 6 (Lannion), 9 (Saint-Germain-en-Laye), 11 (Clamart), 13 (Rungis), 16 (Miramas), 18 (Alès), 20 (Saint-Quentin), 22 (Beauvais), 24, 25 (Besançon), 29 (Le Perreux-sur-Marne) janvier 2009, 9 (Franconville), 12 (Vevey), 20 (Sochaux), 27 (Narbonne), 29 (Villefranche-sur-Saône) avril, 8, 9 (Reims), 18 (Rueil-Malmaison), 20 (Clermont-Ferrand), 29 (Saint-Dizier) mai, 3 juin (Blagnac) 2010
Léo Delibes : La Cour du roi Pétaud (orchestration Thibault Perrine)
Rodolphe Briand (Le roi Pétaud VIII), Mélody Louledjian (Girandole), Vincent Deliau (Alexibus XXIV), Emmanuelle Goizé (Le prince Léo), Flannan Obé (Volteface), Gilles Favreau (Zéro), Olivier Hernandez*/François Rougier (Pitois), Xavier Mauconduit (Corbillon), Jean-Philippe Catusse (Tournebride), Claire Delgado-Boge (Mademoiselle de Formerose), Ainhoa Zuazua Rubira (Mademoiselle de Belleausoir), Estelle Kaïque (Madame de la Pinchette), Camille Slosse*/Marie-Bénédicte Souquet (Madame de Bois-Pigeon)
Mathieu Romano (flûte), Guillaume Deshayes (hautbois), Christian Laborie (clarinette), Yannick Mariller (basson), Camille Lebréquier (cor), André Feydy (trompette), Pablo Schatzman, Benjamin Fabre (violon), Laurent Camatte (alto), Vérène Westphal (violoncelle), Mathieu Carpentier (contrebasse), Pierre Gourier (percussion), Nicolas Ducloux (piano, chef de chant), Christophe Grapperon (direction musicale)
Jean-Philippe Salério (mise en scène), Florence Evrard (scénographie), Elisabeth de Sauverzac (costumes), Philippe Lacombe (lumières), Jean-Marc Hoolbecq (chorégraphie)


Avec La Cour du roi Pétaud (1869), Les Brigands reviennent au contexte de la pièce dont ils ont emprunté le nom. En effet, ainsi que l’indique Loïc Boissier, administrateur de la compagnie, la première de l’opéra-bouffe en trois actes de Léo Delibes a eu lieu «la même année, dans le même théâtre [des Variétés] et avec en partie les mêmes "vedettes" que Les Brigands d’Offenbach».


En cette fin de Second Empire, le livret d’Adolphe Jaime et Philippe Gille, où l’on pourrait voir les prémices du Roi Carotte, de L’Etoile mais aussi d’Une éducation manquée, tourne en dérision les grands de ce monde et, bien davantage encore, leurs courtisans, qui s’aplatissent, ici au sens propre, devant eux. Si la scénographie de Florence Evrard fonctionne à l’économie, avec des gradins dont toutes les faces et autres recoins sont exploités, les costumes disco-baroques d’Elisabeth de Sauverzac contribuent au caractère trépidant et presque boulevardier de la mise en scène de Jean-Philippe Salério: s’il y en avait eu, les portes auraient claqué, à n’en point douter.


D’une qualité constante près de deux heures et demie durant, la musique de Delibes ne s’autorise aucune facilité, même dans un quatuor de mirlitons assez inattendu, et offre même des morceaux de bravoure, comme le finale du deuxième acte. Comme de coutume, Thibault Perrine a réduit la partition pour un petit ensemble instrumental, encore qu’avec treize musiciens, on se situe plutôt dans le haut de la fourchette par rapport aux précédentes productions – et cela s’entend, sous la direction de Christophe Grapperon. Au même nombre que les musiciens, les chanteurs doivent se faire tour à tour choristes, acteurs et danseurs: tous n’y parviennent pas avec un même bonheur, mais une «ancienne», Emmanuelle Goizé – qui, en prince Léo, prend à nouveau avec succès un emploi travesti, après celui de Fragoletto dans Les Brigands (voir ici) – aussi bien qu’une recrue «millésime 2007», Flannan Obé, impayable Volte-Face, brûlent les planches. Le sinistre Alexibus de Vincent Deliau, la vulgarité très étudiée, quasi ubuesque, de Rodolphe Briand en roi Pétaud et la belle qualité de colorature de Mélody Louledjian en Girandole prennent également leur part à une réussite, qui est, comme toujours chez Les Brigands, celle d’une troupe dans son entier.


Créée à La Rochelle puis présenté à Saintes et à Tarbes en octobre, cette production a fait étape à Compiègne – un clin d’œil à cet Empire qui a vu naître l’oeuvre, mais aussi un coup de chapeau à un lieu historique qui peine à survivre à la disparition de Pierre Jourdan et qui attend de toute urgence un effort des collectivités publiques. La Cour du roi Pétaud va poursuivre son itinéraire, en s’arrêtant notamment à l’Athénée, comme il est désormais de tradition pour les fêtes de fin d’année.


Le site de la Compagnie Les Brigands



Simon Corley

 

 

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