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Dido×2

Paris
Opéra comique
12/03/2008 -  et 5, 7, 9 décembre 2008
Henry Purcell : Dido and Aeneas
Malena Ernman (Dido), Christopher Maltman (Aeneas), Judith van Wanroij (Belinda), Hilary Summers (Sorceress), Lina Markeby (Second Woman), Céline Ricci (First Witch), Ana Quintans (Second Witch), Marc Mauillon (Spirit), Ben Davies (Sailor), Fiona Shaw (Prologue)
Les Arts Florissants, William Christie (direction)
Deborah Warner (mise en scène)


(© Elisabeth Carecchio)


Dido and Aeneas est très court pour un opéra (un peu plus d’une heure), mais l’Opéra comique en tire astucieusement parti en le donnant deux fois dans la soirée, à 19h et 21h30, avec les mêmes interprètes, ça c’est de la rentabilité. Mais la soirée est musicalement très réussie et on aurait envie de se planquer derrière un siège pour l’écouter deux fois de suite !

La mise en scène ne constitue pas l’argument principal du spectacle. On avait déjà pu voir l’anglaise Deborah Warner au Châtelet en 2002 dans Fidelio (lire ici) sans être absolument convaincu. Ici elle remplace le prologue, perdu, par des poèmes de Ted Hughes (Echo et Narcisse, quel rapport avec l’opéra ?), Thomas Stearns Eliot ou W. B. Yeats, fait surgir des acrobates pour figurer les marins, met sur scène une classe d’enfants sous prétexte que l’œuvre, près d’un siècle après sa création, a été redonnée dans un pensionnat ! A la limite d’en faire trop ou de tomber à côté, heureusement Deborah Warner parvient à magnifier la dimension théâtrale (en costumes d’époque) du livret, Dido impose sa dramaturgie. Si la dispute et la scène finale sont remarquables d’intensité, on reste cependant quelque peu dubitatif quant à la cohérence globale de la mise en scène.

Habituée du répertoire baroque, mais aussi Julie dans l’opéra éponyme de Philippe Boesmans, la mezzo Malena Ernman possède une pureté de ligne, une richesse de timbre et un engagement dramatique idéaux pour incarner Didon. En Enée, on sent chez le baryton Christopher Maltman non seulement l’expérience lyrique, très étendue, mais aussi le métier rigoureux du chanteur de lied ; il est tout aussi remarquable. En Sorcière complètement déjantée, la mezzo Hilary Summers, aussi connue pour chanter Le Marteau sans maître de Boulez, convainc totalement. Avec une Belinda et des rôles secondaires très bien tenus, la distribution constitue l’atout maître de cette production. A la tête d’un orchestre fourni, une vingtaine de musiciens, William Christie dirige avec toujours autant de talent et d’attention. Le public réserve un triomphe mérité aux interprètes. Vous pouvez vous cacher dans les toilettes pour assister à la seconde représentation, mais ne vous faites pas prendre !



Philippe Herlin

 

 

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