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Une future collaboration prometteuse

Montpellier
Le Corum, Opéra Berlioz
07/30/2008 -  
Igor Stravinsky: Pulcinella
Serge Prokofiev: Roméo et Juliette, suites, opus 64 (extraits)

Kate Aldrich (mezzo-soprano), Saimir Pirgu (ténor), Lorenzo Regazzo (basse)
Orchestre National de France, Danielle Gatti (direction)


Daniele Gatti (© Silvia Lelli)



Evénements incourtournables du Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon, les soirées à l’Opéra Berlioz et à l’Opéra Comédie restent démocratiques au sein d’une programmation profuse et éclectique dont l’essentiel des activités sont par ailleurs accessibles gratuitement (« Jeunes Solistes », master-classes, « Rendez-vous de 18h et de 22h », « Tohu-Bohu », consacré aux musiques électroniques, « Soirées jazz », « Musiques en Région et dans l’Agglo »). Les places ne dépassent pas les 48 euros pour les productions lyriques, le minimum étant généralement de 11 euros pour les concerts symphoniques : de quoi se repaître de musique à moindres frais.


Compte tenu de la qualité artistique et de l’originalité des affiches, cet aspect doit être souligné : l’offre en festivals est importante dans l’Hexagone mais certains, très courus, pratiquent des tarifs véritablement prohibitifs. Formons le vœu que le Festival de Radio France poursuive cette politique, même si la médaille a son revers : certains concerts de 20 heures affichent (trop) rapidement complet et ceux des séries « Jeunes Solistes » et « Rendez-vous de 18h » sont véritablement pris d’assaut (taux de remplissage de 99%), au point que de longues files se forment à la billetterie et aux portes de la Salle Pasteur.


La vingt-quatrième édition, tenue du 14 au 31 juillet, aura proposé cinq soirées symphoniques qui ont fait se succéder les Orchestres Philharmonique de l’Oural, National de Montpellier LR et National de France, sans compter une soirée d’ouverture particulière durant laquelle des musiciens de la phalange montpelliéraine se sont produits avec vingt Stradivarius – quinze d’entre eux ont été exposés au Musée Fabre lors du festival.


Successeur de Kurt Masur à la tête de l’Orchestre National de France à compter de ce mois de septembre, Daniele Gatti effectue, à l’occasion de cette avant-dernière soirée, sa première apparition à Montpellier. Le chef italien réalise un joli travail d’orfèvre dans Pulcinella (1920, révisé en 1965) de Stravinsky, même si la définition d’ensemble ne se maintient pas à un même niveau de qualité. Cette partition d’esprit néo-classique offre à s’exprimer aux différents pupitres, y compris aux contrebasses, trop souvent reléguées à une fonction subalterne : les cordes sont vives, précises et coupantes, les bois savoureusement fruités, les solos, en particulier de violon, remarquablement réalisés. L’ensemble, enlevé, élégant et léger, baigne dans un aimable esprit de divertissement, avec le souci d’objectivité requis. Le trio vocal, plutôt honorable, ne vole toutefois pas la vedette aux instrumentistes, le ténor Saimir Pirgu peinant quelque peu à s’imposer face à un orchestre pourtant ni gigantesque ni tonitruant.


Daniele Gatti a élaboré sa propre suite du Roméo et Juliette (1935) de Prokofiev : neuf numéros débutant, très classiquement, par «Montaigus et Capulets» et s’achevant, sans surprise, sur «Roméo devant la tombe de Juliette». Nonobstant quelques perfectibles interventions des cuivres, c’est un orchestre techniquement au point, et impressionnant d’engagement et d’impact, que l’on retrouve. Une réalisation généreuse, poignante et d’une grande force expressive qui sera applaudie comme il se doit par un public manifestement subjugué. La future collaboration entre le chef et l’orchestre laisse augurer quelques beaux soirs dans la capitale.


Le site de l’Orchestre National de France



Sébastien Foucart

 

 

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