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Miroirs

Paris
Orangerie de Bagatelle
07/10/2008 -  
Robert Schumann : Fantasiestücke, opus 12: 1. «Des Abends» & 5. «In der Nacht» – Kreisleriana, opus 16
Frédéric Chopin : Nocturnes, opus 27 – Fantaisie, opus 49 – Scherzo n° 2, opus 31 – Ballade n° 2, opus 38
Gabriel Fauré : Dolly, opus 56: 3. «Le Jardin de Dolly» (arrangement Alfred Cortot)

Philippe Bianconi (piano)


Pour sa vingt-cinquième édition, qui se tient jusqu’au 14 juillet, le Festival «Chopin à Paris», toujours animé par Antoine et Ariel Paszkiewicz, reste fidèle à une organisation qui, année après année, a fait son succès: outre l’inauguration et la clôture, sept «concerts aux chandelles» à 20 heures 45, quatre «récitals du dimanche» à 16 heures 30 ainsi que deux après-midi «à portes ouvertes» (et à entrée libre) de 14 à 19 heures réservées aux jeunes artistes. Les trois «café-confer’s» du samedi à 10 heures 30, innovation introduite en 2007 et consistant en une conférence précédée d’un jus d’orange, d’un croissant et d’un café ont également été reconduits. Et, afin de marquer un quart de siècle passé à l’Orangerie de Bagatelle, la programmation s’ouvre à ce que les fleurs et jardins ont pu inspirer aux musiciens.


Comme de coutume, toutes ces manifestations s’inscrivent dans une même thématique, mise en valeur de façon experte par Guy Sacre, conseiller musical du festival: après «Splendeur de l’Etude» (2005), «Chopin reçoit Mozart» (2006) et «La pédagogie» (2007), 2008 s’intitule «Chopin en miroir». Le compositeur est ainsi confronté à ses contemporains (Alkan, Liszt, Mendelssohn, Schumann) ou à ses successeurs (Brahms, Debussy, Fauré, Grieg, Rachmaninov, Scriabine), à l’image de ce récital de Philippe Bianconi consacré à l’un des plus fertiles de ces rapprochements, à savoir celui avec Schumann.


Un parallèle sur le thème de la nuit, dans un premier temps, si essentielle aux romantiques, et particulièrement à Schumann: si celui-ci n’a pas cultivé le genre du nocturne, la première («Des Abends») et la cinquième («In der Nacht») des Fantasiestücke de l’Opus 12 (1837) n’en répondent pas moins parfaitement aux deux Nocturnes de l’Opus 27 (1835). Philippe Bianconi les nimbe de sonorités choisies, comme voilées par le rêve ou la somnolence, mais plus moelleuses qu’évanescentes ou immatérielles.


Tous deux ont certes écrit une Fantaisie, mais au puissant édifice beethovénien de Schumann s’oppose le caractère rhapsodique de celle de Chopin (1841): l’approche narrative et le jeu hédoniste, généreux en legato, de Philippe Bianconi ne peuvent que séduire, son expression à la fois nostalgique et fragile évoquant parfois Schubert. Plus contrasté, le Deuxième scherzo (1837) ne se fait jamais anguleux, brutal ou tapageur pour autant.


Au cours des récitals du soir, c’est en début de seconde partie, après l’entracte et, si le temps le permet, la promenade parmi les roses, que prend place l’hommage aux jardins. Sur les conseils de Guy Sacre, Philippe Bianconi a choisi «Le Jardin de Dolly», extrait de Dolly (1897), dans un rare arrangement d’Alfred Cortot, qui avait créé avec Edouard Risler la version originale pour piano à quatre mains.


La fin du récital révèle la nature asymétrique de la relation entre les deux compositeurs au travers de leurs dédicaces croisées: à l’enthousiasme sincère de Schumann lui offrant ses Kreisleriana (1838), Chopin renvoie simplement la politesse avec sa Deuxième ballade (1839). Plus engagé qu’en première partie, Philippe Bianconi souligne l’opposition des climats dans la Ballade et, malgré quelque petits soucis dans le dernier morceau, livre de confortables Kreisleriana, plus spectaculaires que fantasques, mordants, ironiques ou passionnés.


En bis, «Chopin», extrait de Carnaval (1835), s’imposait évidemment, suivi d’un nouvel extrait («Aufschwung») des Fantasiestücke. Il ne restait alors plus qu’à saluer l’hôte de Bagatelle, avec la dernière des quatre Mazurkas de l’Opus 67 (1846).


Le site du Festival Chopin



Simon Corley

 

 

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