About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Figures nocturnes

Paris
Cité de la musique
04/27/2008 -  
Edward Elgar : Sérénade pour cordes, opus 20
Benjamin Britten : Nocturne, opus 60
Felix Mendelssohn : Première nuit de Walpurgis, opus 60
Robert Schumann : Nachtlied, opus 108

Katharina Kammerloher (mezzo), Topi Lehtipuu (ténor), Christopher Purves (baryton), Jonathan Lemalu (basse)
Chœur de Radio France, Robert Blank (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Paul McCreesh (direction)


Placée sous le signe du sacré et du profane, la saison de la Cité de la musique se poursuit du 27 avril au 6 mai, par un cycle intitulé «Messes noires»: cinq concerts qui, de Henry Purcell à Gérard Pesson, visent également à évoquer «sabbats de sorcières et autres célébrations nocturnes»: ainsi de ce premier programme à base de partitions relativement rares, donné par l’Orchestre philharmonique de Radio France, en cette après-midi printanière au beau milieu des vacances scolaires, pour un auditoire bien trop clairsemé.


Une gracieuse Sérénade, pour commencer, celle d’Elgar (1892), petit bijou qui ne dissimule pas toujours ses ascendances attendues (Dvorak, Tchaïkovski), mais qui se révèle aussi, sous la baguette suave et transparente de Paul McCreesh, annonciateur de quelque adagietto mahlérien. Dans son Nocturne (1957), Britten adopte un principe original: huit mélodies enchaînées, dotées chacune d’un accompagnement différent – les seules cordes pour la première, rejointes, pour les six suivantes, par un soliste (ou, pour la septième, par un duo) obligato, la dernière réunissant la totalité de l’effectif. Appliqué autant qu’impliqué, Topi Lehtipuu se fait le défenseur de cette œuvre éclipsée par les deux autres cycles destinés à Peter Pears, Les Illuminations et la Sérénade, autrement plus fulgurants.


Seconde partie toujours en paroles, mais, après l’Angleterre, du côté du monde germanique et de la fascination qu’éprouvèrent ses romantiques, de Schubert à Mahler, pour l’univers de la nuit. La Première nuit de Walpurgis (1831/1843), à quatre jours du 1er mai, date de la fête de sainte Walpurge, à la veille de laquelle se déroule la scène retracée par le texte de Goethe mis en musique par Mendelssohn, était tout indiquée. Assisté d’un quatuor vocal et d’un Chœur de Radio France assez inégaux, McCreesh en donne une lecture bien sage, lorgnant vers la pompe de l’oratorio plutôt que soucieuse de mettre en valeur l’originalité du propos. Et pourtant, cette cantate avait suscité l’admiration de Berlioz, expert en sabbats symphoniques et fantastiques, mais aussi de Schumann, sans doute le plus emblématique, de Fantasiestücke en Nachtstücke, de cette attirance pour la nuit: son Nachtlied (1849) pour chœur et orchestre, méconnu et splendide, referme ce concert sur une note apaisée, même si c’est une nuit autrement plus sombre, celle de la folie, qui n’allait pas tarder à envelopper le compositeur.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com