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Millésime 1899

Paris
Musée d’Orsay
04/05/2008 -  
Ernest Chausson : Quatuor, opus 30
Camille Saint-Saëns : Quatuor n° 1, opus 112

Quatuor Parker: Daniel Chong, Karen Kim (violon), Jessica Bodner (alto), Kee-Hyun Kim (violoncelle)


Quatrième des six week-ends «Portes ouvertes» de Radio France au Musée d’Orsay et, puisque cette série est sous-titrée «Beethoven et la musique française du XIXe siècle», suite du panorama de l’histoire du quatuor en France, parallèlement à l’intégrale Beethoven que donne le Quatuor Ysaÿe: au tour cette fois-ci du Quatuor Parker, vainqueur du Concours de Bordeaux en 2005 (voir ici), dans deux œuvres de belle envergure, composées la même année (1899), toutes deux par des musiciens qui admiraient Beethoven.


De son propre Quatuor dont il venait d’achever le premier mouvement, Chausson écrivait: «Je crains que ça ne ressorte un peu directement de Beethoven». La partition en tient sans doute par son ambition – telle qu’achevée par Vincent d’Indy, elle dépasse déjà la demi-heure alors même qu’il n’est pas exclu qu’elle eût comporté un quatrième mouvement si la mort n’avait pas interrompu le travail du compositeur – et par son caractère volontiers interrogateur, mais nettement moins par son langage. Car la musique de Chausson, tout en demeurant reconnaissable entre toutes par sa noblesse, sa générosité et son élan – le Très calme possède le charme teinté de nostalgie de la Sicilienne du Concert –, s’inscrit parfaitement dans son temps, évoquant aussi bien Brahms que Wagner, Franck que Debussy ou même, par son contrepoint foisonnant et expressif, le premier Schönberg.


C’est à Eugène Ysaÿe, chez lequel avait eu lieu dès 1898 une audition privée du premier mouvement du Quatuor de Chausson, que Saint-Saëns a dédié son Premier quatuor. Bien que plus âgé de vingt ans, Saint-Saëns livre sa première contribution à ce genre si redouté exactement au même moment que Chausson, certes sans attendre aussi longtemps que Fauré (mais également en mi mineur). Beethoven n’est pas loin non plus, notamment dans le chant du Molto adagio, et peut-être plus généralement dans un propos inhabituellement intransigeant, dense, abrupt et fiévreux chez Saint-Saëns, hormis un Allegro non troppo final plus extérieur, qui met en valeur de façon quasi concertante le premier violon.


La tendance du Quatuor Parker à lisser ses interprétations a trop souvent suscité des réserves pour que l’engagement qui est le sien aujourd’hui ne fasse pas plaisir, même si c’est sans doute au prix d’une qualité technique moindre. Il est vrai que la formation américaine a sans doute appris ce difficile programme pour cette occasion – qui, vu la frilosité des organisateurs de concerts, risque d’ailleurs de rester unique... – à la différence, par exemple, du Premier quatuor (1842) de Schumann, dont elle offre en bis l’Adagio, une page sous influence beethovénienne, bien sûr.


Le site du Quatuor Parker



Simon Corley

 

 

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