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Une Étoile passe

Strasbourg
Opéra du Rhin
02/27/2008 -  et les 29 février et 2 mars à Colmar (Théâtre Municipal), les 7, 9 et 11* mars à Strasbourg (Opéra), les 28 et 30 mars à Mulhouse (Théâtre de la Sinne)

Emmanuel Chabrier : L’Étoile

Edmundas Seilius* (Ouf 1er), Sébastien Parotte* (Siroco), Manuel Betancourt* (Hérisson), Marc Larcher (Tapioca), Ciara Hendrick* (Lazuli), Agnieszka Slawinska* (Laoula), Sophie Angebault* (Aloès), Karine Bergamelli** (Oasis), Gaël Cheramy** (Youca), Frédérique Letizia** (Asphodèle), Susan Griffiths-Jones** (Zinnia), Dilan Ayata** (Adza), Fan Xie** (Koukouli), Christophe de Ray-Lassaigne** (Patacha), Fabien Gaschy** (Zalzal) (* Jeunes Voix du Rhin / ** Chœurs de l’Opéra national du Rhin)
Chœurs de l’Opéra national du Rhin, Orchestre symphonique de Mulhouse, Benjamin Levy (direction musicale)
Matthew Jocelyn (adaptation et mise en scène), Alain Lagarde (décors), Zaïa Koscianski (costumes), Richard Caquelin (chorégraphie), Pierre Peyronnet (lumières)


Comment résister à L’Étoile d’Emmanuel Chabrier ? Ah, les Couplets du Pal, le Duo de la Chartreuse verte, l’ineffable Romance… Ces airs minuscules, minutieusement remontés comme de petits mouvements d’horlogerie, ces ensembles croqués comme des miniatures coquines, avec un chic légèrement leste qui se consomme mine de rien, sans trop vouloir y penser… Un summum d’art bien français, à côté duquel même la cocasserie d’Offenbach accuse un excès de poids sur la balance. Passons sur la gauloiserie du texte, dont les feintes réticences de ne pas vouloir y toucher, tout en laissant délibérément entrevoir le pire, accusent leur âge. On peut s’en amuser, voire se laisser aller à y chercher l’une ou l’autre contrepèterie salace que personne n’y aurait encore remarquée (pourquoi pas, ce terrain-là est tellement miné… allez savoir !). Mais surtout, de grâce, n’oublions pas que ce n’est pas cette grivoiserie de salon qui est importante dans L’Étoile. Ce qui sauve l’ouvrage c’est bien sa musique, troussée au quart de millimètre près et qui devrait pouvoir se déguster comme telle, avec exactement le bon dosage de moelleux et de croustillant.


De ce côté-là, Benjamin Lévy s’investit beaucoup pour obtenir des premiers pupitres de l’Orchestre de Mulhouse le ton adéquat, et l’obtient à 100 %. L’acoustique, un peu sèche, même en plaçant les instruments sur la scène, sied finalement à cette musique dégraissée, qui pétille sans contrainte. Le chœur de l’Opéra du Rhin se dépense lui aussi beaucoup, tant vocalement que physiquement, pour donner à la production un maximum de vie et d’allant. Tout cela pourrait servir de tremplin à une distribution de premier plan, mais là, malheureusement, il faut déchanter. Question de nationalité, de style incompatible, voire de technique vocale immature ou déjà trop lourde… force est de constater que le cru cosmopolite actuel des Jeunes Voix du Rhin n’est pas à la hauteur d’un ouvrage aussi fragile. Plutôt que de pointer les défaillances de chacun, laissons nous plutôt amuser et entraîner par ce bon travail collectif, en sachant bien que malheureusement, même si la soirée passe plutôt agréablement, elle reste bien loin du festival de menus plaisirs que peut réserver une Étoile bien réussie.


Côté mise en scène, le budget semble délibérément réduit, et influence certainement les solutions choisies. Affubler tout le monde de queues de rat brandies de toutes sortes de façon, y compris phalliques, reste de l’ordre de la prolifération d’accessoires inutiles. Faire surgir du siège du pal un gros phallus clignotant, ou laisser s’agiter autour de Lazuli un volcanique commando de domina équipées tout cuir, relève en revanche de la surenchère balourde, incompatible avec la légèreté souriante de Chabrier. C’est dommage.



Laurent Barthel

 

 

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