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Le premier voyage en Suisse de M. Broucek

Geneva
Grand Théâtre
03/25/2008 -  et les 27*, 29, 31 mars, 2 et 4 avril 2008
Leos Janacek: Les Voyages de Monsieur Broucek


Kim Begley (Monsieur Broucek), Gordon Gietz (Mazal/Azuré/Petrik), Alexandre Vassiliev (Le Sacristain/Lunaire/Domsik), Eva Jenis (Málinka/Ethéréa/Kunka), Jonathan Veira (Würfl/Illuminé/L'Echevin), Tereza Merklova (L'Apprenti serveur/L'Enfant prodige/L'Etudiant), Birgitta Svenden (La Servante/Kedruta), Eric Laporte (Lapalette/Vojta), Vladimir Chmelo (Nébuleux/Une autre voix/Vacek), Alexandre Kravets (Harpicole/Le compositeur/Une voix/Miroslav), Marc Mazuir (Svatopluk Cech)



Chœur du Grand Théâtre de Genève (direction: Ching-Lien Wu), Orchestre de la Suisse Romande, Kirill Karabits (direction musicale).
Yannis Kokkos (mise en scène, décors et costumes), Anne Blancard (collaboration artistique), Richild Springer (chorégraphie), Patrice Trottier (lumières), Eric Duranteau (création images vidéo)


Après Katia Kabanova, De la Maison des Morts et La Petite Renarde rusée, le Grand Théâtre de Genève poursuit son cycle Janacek avec les très rares Voyages de Monsieur Broucek, donnés en première suisse. L’opéra, créé en 1920 après une dizaine d’années de collaboration entre le compositeur et pas moins de neuf librettistes différents, n’a jamais connu les faveurs des théâtres lyriques, en raison peut-être de ses deux parties fort dissemblables, qui le privent d’une certaine unité. Il convient donc de saluer l’initiative de la direction genevoise, d’autant que le spectacle est donné dans salle plutôt clairsemée. Le livret est basé sur deux contes de l’écrivain tchèque Svatopluk Cech. M. Broucek, un habitant de Prague, sort un soir passablement éméché d’une taverne. Il se met à rêver qu’il se trouve sur la lune, où il rencontre des personnages qui sont des copies conformes de ses voisins. Après un bref retour sur terre, il repart pour un second voyage, cette fois à Prague en 1420, où il sera mêlé à un épisode glorieux de l’histoire tchèque.


Pour cette œuvre du rêve et de la fantasmagorie, le Grand Théâtre a fait appel à Yannis Kokkos, qui signe à la fois la mise en scène, les décors et les costumes. L’artiste grec livre un spectacle particulièrement abouti, vivant et coloré, mais aussi subtil et poétique, qui n’est pas sans rappeler Les Oiseaux de Braunfels, qu’il avait montés sur cette même scène en 2003. Le plateau est plongé dans des couleurs vives frôlant le kitsch (magnifiques éclairages de Patrice Trottier), avec d’immenses accessoires fantaisistes et des costumes extravagants, débouchant sur une ambiance féerique, où la naïveté la plus tendre le dispute à l’ironie la plus mordante. Si la première partie de l’ouvrage, où M. Broucek se moque des défenseurs du symbolisme, emporte l’adhésion sans réserve par son côté fantastique, la seconde, dans laquelle le compositeur pourfend les excès du nationalisme, est plus ardue en raison de ses nombreuses références historiques.


La fosse recèle une découverte: Kirill Karabits, un jeune chef ukrainien de 31 ans, qui juxtapose en orfèvre les différents motifs de la partition sans en perdre le lyrisme d’ensemble et qui maîtrise avec brio les ruptures stylistiques. Kim Begley incarne un M. Broucek plus vrai que nature, débonnaire et bedonnant, entouré d’une solide équipe de solistes parfaitement homogène. On l’aura compris, cette exhumation fera date!



Claudio Poloni

 

 

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