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De bon cœur

Paris
Salle Gaveau
03/27/2008 -  
Guy Reibel : Chants sauvages (*)
Robert Schumann : Concerto pour piano, opus 54
Joseph Haydn : Symphonie n° 101 «L’Horloge»

Nino Barkalaya (*), Vladimir Sverdlov (piano)
Orchestre Colonne, Arie van Beek (direction)


Même quand Laurent Petitgirard confie les rênes de son Orchestre Colonne à d’autres chefs, le principe n’en demeure pas moins intangible: le programme s’ouvre, à tous les sens du terme, sur la musique contemporaine. Et si toutes les formations symphoniques parisiennes en prenaient de la graine? Après Moss, Adams, Tanguy, Pärt, et avant Dubugnon, Giraud, El Khoury et Burgan, c’était le tour de Guy Reibel. Bonne idée, car de celui qui fut membre du Groupe de recherches musicales (GRM) et qui dirigea le Groupe vocal de France ainsi que le Chœur de Radio France, on n’avait plus guère de nouvelles ces derniers temps. Pourtant, le compositeur, aujourd’hui âgé de soixante-douze ans, a récemment présenté en DVD l’adaptation de son ouvrage Le Jeu vocal (1984), «anthologie du jeu vocal en vingt thèmes et une centaine de jeux».


Reprenant le nom d’un ces jeux, Chants sauvages existe en trois versions: pour piano et électronique, créée le mois dernier à Radio France, pour piano seul et pour orchestre. C’est ici un hybride de ces deux dernières versions qui est présenté: Nano Barkalaya joue d’abord la première partie de la pièce, et l’orchestre enchaîne ensuite sur la seconde. Un mouvement perpétuel d’un quart d’heure, au langage certes peu révolutionnaire, oscillant entre Debussy, Bartok et Messiaen, mais d’une énergie qui doit parfois trouver son exutoire dans les rugissements de la pianiste puis des deux percussionnistes. La couleur change peu – Reibel explique d’ailleurs avoir travaillé sur l’opposition de deux modes – de même que les rythmes, de telle sorte que le passage de témoin, à mi-chemin, du piano à l’orchestre apparaît bienvenu, renouvelant les couleurs d’une musique dont l’essence même est la répétition.


Sixième prix au Concours Reine Elisabeth (1999) et récent vainqueur des «Monte-Carlo piano masters» (2006), le «concours des concours», Vladimir Sverdlov, dans sa trente-deuxième année, promettait beaucoup dans le Concerto (1841/1845) de Schumann, mais il faut hélas rapidement déchanter: technique défaillante, accumulation de décalages avec l’orchestre et nombreuses imprécisions. Cela peut certes toujours arriver, même aux meilleurs, mais on ne voit guère ce qui pourrait par ailleurs être mis à son actif dans une interprétation bien tapageuse et maniérée, pas même une puissance qui lui permet de dominer sans peine un petit effectif instrumental (trente-deux cordes), mais qui semble trop souvent déplacée dans cette œuvre, notamment ces doigts de la main droite qui martèlent les thèmes lyriques. Il reste donc à espérer que le pianiste russe ait prochainement l’occasion de donner au public parisien une meilleure image de lui-même.


Dirigeant de plain-pied, Arie van Beek donne après l’entracte une interprétation robuste et charpentée de la Cent-unième symphonie «L’Horloge» (1794) de Haydn: point de folie, une vision plus traditionnellement symphonique que «baroqueuse», mais qui ne se refuse ni un humour élégant et pince-sans-rire dans le fameux Andante, ni un Menuet bien enlevé, où la flûte varie la reprise du Trio. Alors, c’est de bon cœur que l’on reprend en bis le Vivace final.


Le site d’Arie van Beek
Le site de Vladimir Sverdlov



Simon Corley

 

 

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