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Perplexité

Paris
Théâtre du Châtelet
03/19/2008 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate n° 13, K. 315c [333]
Ludwig van Beethoven : Sonates n° 24 «A Thérèse», opus 78, et n° 27, opus 90
Robert Schumann : Fantaisie, opus 17

Gianluca Cascioli (piano)


Peu de musiciens ont eu les honneurs de Piano **** de manière aussi précoce: né en 1979, Gianluca Cascioli y a en effet été invité dès décembre 2002. Mais l’Italien, par ailleurs compositeur et chef d’orchestre, avait été adoubé dès son jeune âge par les plus grands: Berio, Boulez, Pollini. C’est pourtant la perplexité qui prévaut après son récital au Châtelet, qui a attiré, face à Martha Argerich à Pleyel, un trop petit nombre d’auditeurs. Non pas que sa technique soit en cause, mais ses intentions paraissent souvent difficiles à comprendre.


Que signifie ainsi cette Treizième sonate (1778) de Mozart plus fantasque que naturelle: articulation flouée par la pédale, tempi instables, phrasés étranges, voix secondaires surlignées, accentuation imprévisible? Car même si ces choix ne doivent visiblement rien au hasard, ils n’en déroutent pas moins. Cascioli rapproche ensuite deux brèves Sonates de Beethoven relativement peu fréquentées, la Vingt-quatrième «A Thérèse» (1809) et la Vingt-septième (1814), une musique qui offre sans doute davantage de place à la liberté d’interprétation et aux surprises, avec ces silences insistants et ces nuances dynamiques fortement contrastées, mais aussi ces quelques atermoiements trop affectés: un dynamitage en règle qui porte le regard vers les ultimes Sonates.


En seconde partie, lumières éteintes, les exigences digitales de la Fantaisie (1836) de Schumann contribuent peut-être à restreindre le champ des expérimentations: il faut déjà jouer les notes, ce que Cascioli fait au demeurant avec une grande aisance, sans passer en force. Mais même s’il ne s’alanguit pas, notamment dans le dernier mouvement, tout en laissant s’exprimer le chant et la poésie, les digressions ont trop tendance à l’emporter sur l’élan, avec une façon parfois abrupte de souligner les ruptures et les aspérités.


A l’issue de ce bref programme, Cascioli ne consent qu’un seul bis, l’Allegretto final de la Dix-septième sonate «La Tempête» (1802), abordé avec une cérébralité sans doute excessive.


Le site de Gianluca Cascioli



Simon Corley

 

 

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