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Hourra violon

Paris
Salle Pleyel
03/15/2008 -  
Hector Berlioz : Le Carnaval romain, opus 9
Esteban Benzecry : Evocation d’un monde perdu (création)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon, opus 35
Serge Prokofiev : Première suite de «Roméo et Juliette», opus 64 bis

Nemanja Radulovic (violon)
Orchestre Pasdeloup, Wolfgang Doerner (direction)


Voici tout juste deux ans (voir ici), Nemanja Radulovic donnait chez Pasdeloup la première d’Evocation d’un rêve d’Esteban Benzecry. Le compositeur et le violoniste sont à nouveau associés pour Evocation d’un monde perdu (2007): complétées par une troisième pièce, ces deux Evocations s’intégreront, à terme, dans la forme traditionnelle d’un concerto. Evocation d’un monde perdu en sera le mouvement final, ce que sa toccata conclusive, brillante et trépidante, justifie pleinement, succédant à une première partie de nature plus impressionniste. «Monde perdu»? L’œuvre évoque en tout cas l’Amérique du sud, dont elle imite des instruments et dont elle reprend les rythmes.


La tradition passée au crible d’une modernité raisonnablement ambitieuse: un compromis qui sied d’autant plus à un public majoritairement conservateur que le soliste – sous l’œil de celui qui fut son professeur au Conservatoire national supérieur de Paris, Patrice Fontanarosa, par ailleurs conseiller artistique de l’Orchestre Pasdeloup – n’a rien perdu de son exubérance. Avec un lyrisme rayonnant et parfois davantage de fougue que de précision, il s’impose également dans le Concerto pour violon (1878) de Tchaïkovski. Au stade, lorsqu’une équipe se donne à fond, privilégiant l’enthousiasme généreux et instinctif sur la stratégie, on parle de «hourra football». Avec Radulovic, c’est le triomphe du «hourra violon», puissant, très physique, tour à tour raclant et glissant, offrant de grands épanchements sur la corde de sol: un jeu qui fait chavirer de plaisir les spectateurs de ce samedi après-midi, mais qui sait aussi s’arrêter avant de basculer dans le too much, comme le démontre en bis l’Adagio de la Première sonate de Bach.


Cette démonstration charismatique était encadrée par deux musiques inspirées par l’Italie, l’ouverture Le Carnaval romain (1844) de Berlioz, favorite de longue date des associations symphoniques parisiennes, et, pour clore le programme, Roméo et Juliette (1935) de Prokofiev. Celui-ci a lui-même tiré de son ballet trois Suites, dont les deux premières furent d’ailleurs créées en leur temps aux Concerts Pasdeloup – la Deuxième sous la direction du compositeur – et parmi lesquelles les chefs pratiquent généralement leur propre sélection. C’est donc de façon quelque peu inhabituelle que Wolfgang Doerner s’en tient aux sept parties de la Première suite, qui comporte notamment des moments aussi forts que la scène du balcon ou la mort de Tybalt. Au-delà des soucis instrumentaux ou de mise en place, le chef autrichien, toujours soucieux de respiration et de souplesse, met davantage en valeur le caractère chantant de ces pages que leur tragique inéluctabilité.


Le site d’Esteban Benzecry
Le site de Nemanja Radulovic



Simon Corley

 

 

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