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La plus grande œuvre

Paris
Salle Pleyel
12/09/1998 -  et 10, 12 décembre 1998
Ludwig van Beethoven : Missa Solemnis
Susan Anthony (soprano), Marjana Lipovsek (mezzo-soprano), Wolfgang Bünten (ténor), Kurt Moll(basse)
Choeur et orchestre de Paris, Wolfgang Sawallisch (direction)

La Missa Solemnis est peut être "la plus grande oeuvre la plus méconnue", même si cette expression ne veut rien dire, bien sûr. La plus grande oeuvre, selon Beethoven lui-même qui la plaçait au dessus de sa Neuvième et pour laquelle il a consacré deux fois plus de temps que son ultime symphonie, quatre ans (1818-1822). La plus méconnue puisque même les grands esprits s'y égarent (Boucourechliev, dans sa biographie du compositeur chez Solfèges, trouve que le Credo est une "succession d'images sonores" !) ou s'en détournent (Furtwängler, le plus grand chef beethovénien de l'histoire, ne l'a dirigé que quatre fois dans sa carrière, il semblait la fuir). On peut avancer sans crainte de se tromper qu'aucune interprétation ne lui a encore rendu justice. Qu'est ce donc au juste que cette Missa Solemnis ? Une messe, un oratorio, une symphonie vocale, un opéra (qui anticipe Moïse et Aaron) ? Ne faudrait-il pas justement la mettre en scène (à la Peter Sellars) pour en révéler toute la puissance dramatique (une idée lancée en l'air) ?

Mais il faut aller l'écouter, pour lever un une partie du voile, un aspect du mystère. Et justement Wolfgang Sawallisch, avec l'Orchestre de Paris, en donne une interprétation de très haut niveau actuellement. Loin de l'optique solennelle de Klemperer, lyrique de Bernstein ou foudroyante de Toscanini (trois excellente versions), Sawallisch défend, comme l'avaient montré ses symphonies les années précédentes, un point de vue classique, c'est à dire équilibré, rigoureux, précis. L'excellence des interprètes (le quatuor vocal, le choeur, l'orchestre, son premier violon Roland Daugareil) a permis d'habiter, d'animer, d'exalter cette conception sobre. La rigueur et l'engagement des interprètes ont fait de cette soirée un très grand moment. Mais une grande part du mystère demeure sur cette oeuvre qui échappe encore à notre entendement musical.



Philippe Herlin

 

 

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