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Routine

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Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/07/2008 -  2, 3 (Berlin) et 5 mars (Madrid) 2008
Charles Ives : Orchestral Set no. 2
Maurice Ravel : Concerto pour piano en sol majeur
Igor Stravinsky : Le Sacre du printemps

Hélène Grimaud (piano)
Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, Ingo Metzmacher (direction)



Après l’Orchestre Révolutionnaire et Romantique, le London Symphony Orchestra, le Chamber Orchestra of Europe et le Koninklijk Concertgebouworkest, le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin se produit avec son nouveau chef principal dans le cadre du cycle « Orchestres internationaux » du Bozar. A la tête d’une formation qui a plus d’une fois changé de nom depuis sa fondation en 1946 (RIAS-Symphonie-Orchester Berlin de ses débuts à 1956, puis Radio-Symphonie-Orchester Berlin jusqu’en 1993), Ingo Metzmacher succéda en septembre de l’année dernière à une prestigieuse liste de chefs : Lorin Maazel, Riccardo Chailly, Vladimir Ashkenazy, Kent Nagano et, surtout, celui dont le nom est indissolublement lié à celui de l’orchestre, Ferenc Fricsay (de 1948 à 1954 puis de 1959 à 1963).


Le chef allemand entame la soirée avec le Second Orchestral Set de Ives (1912-1915), partition fouillée, en trois mouvements, intégrant ragtimes et songs populaires américains. From Hanover Square North, at the End of a Tragic Day, the Voices of the People Again Arose, qui referme l’ouvrage, attire l’attention par son originalité, significative de ces impressions sonores typiques du novateur Américain : dans cette page, le compositeur évoque l’atmosphère qui régnait à New York, le 7 mai 1915, lorsque fut connue la nouvelle du torpillage du Lusitania par un sous-marin allemand. A ce moment-là, Ives attendait le métro quand un orgue de Barbarie entame un gospel, fredonné ensuite avec de plus en plus de puissance par la foule. Celle-ci monte dans le train et, à mesure que celui-ci s’éloigne, la mélodie s’estompe progressivement. L’effet est produit par un petit groupe instrumental placé en coulisse.


Mais c’est sans doute pour Hélène Grimaud que le public des grands soirs avait rempli la Salle Henry Le Bœuf. Le choix du Concerto en sol (1929) de Ravel s’impose tout particulièrement après Ives dans la mesure où le compositeur français y reflète l’agitation du quotidien américain – il avait séjourné aux Etats-Unis en 1928 et ce voyage lui aurait fait forte impression. Grâce à un jeu fluide et cursif, la pianiste fait fort opportunément ressortir cet aspect mais, si la technique, quasiment infaillible, ne saurait être remise en question, le résultat peine à convaincre tant l’intérêt de cette lecture survolée et manquant d’esprit semble résider avant tout dans le tour de force pianistique. L’Adagio assai touche peu mais le Presto, d’une frénétique énergie – et par ailleurs repris en bis –, séduit davantage, la très médiatique Française ne dévoyant pas son jeu. L’orchestre, très sollicité, assure un accompagnement à la hauteur des exigences, bien qu’il faille relever des prestations solistes quelque peu approximatives parmi les bois.


Ingo Metzmacher n’émousse pas la fulgurance, la violence et l’envoûtement du Sacre du Printemps (1912-1913) de Stravinsky. Avec un tel outil à sa disposition – l’équilibre et la clarté se doivent d’être soulignées –, le chef, qui se refuse tout excès, n’aurait pas pu passer à côté de l’essentiel. Les deux parties sont conduites avec la beauté sonore, la vigueur rythmique et le faste qu’appelle cet archétype du chef d’œuvre absolu, et ce sans aplanir les arêtes, sans quoi cette musique perd tout son impact. Quoiqu’il en soit, il règne dans cette prestation, ainsi que dans tout ce concert, une (confortable) routine qui empêche de voir en cette affiche un événement qu’il ne fallait pas rater. Mais le pouvoir de séduction du Sacre n’est pas prêt de s’atténuer.


Le site d’Hélène Grimaud
Le site du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin





Sébastien Foucart

 

 

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