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Esprit de Noël

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
12/23/2007 -  
Leonard Bernstein : Candide, Ouverture
Carl Orff : O Fortuna, Fortune plango vulnera, Tanz, Ave Formosissima (extraits des « Carmina Burana »)
Hector Berlioz : L’Etable de Bethlehem (extrait de « L’Enfance du Christ »)
Hugo Wolf : Schlafendes Jesuskind (extrait de « Gedichte von Eduard Mörike »)
Traditionnel : Stille Nacht – Il est né, le divin enfant
Johann Strauss Jr. : Valse de l'Empereur, opus 437
Franz Lehár : Littenschweigen (extrait de « Die lustige Witwe »)
Adolphe Adam : Minuit chrétiens
Irving Berlin : White Christmas

Tania Kross (mezzo-soprano), Werner Van Mechelen (baryton)
Chœur Polyphonia de Bruxelles, Denis Menier (chef de chœur), Orchestre National de Belgique, Ernst Van Tiel (direction)
Kitty Crowther (dessins), Sybille Wilson (mise en scène)



Dans un tout autre registre qu’à la Monnaie quelques jours auparavant, l’Orchestre National de Belgique fête Noël avec un programme moins élitiste, ouvert à toute la famille. Brassant très largement toutes les classes d’âge, et de ce fait plus agité qu’à l’accoutumée, le public a très largement répondu à l’appel, si bien que la Salle Henry Le Bœuf, joliment décorée et baignée de chaleureuses lumières, était quasiment comble.


La touche d’originalité de ce concert de Noël, débuté par une Ouverture de Candide de Bernstein pimpante et généreuse, est la projection sur un écran blanc, simultanément à l’exécution musicale, de dessins réalisés sur scène par l’auteur pour enfants Kitty Crowther (dont les mains sont filmées). Simples mais faussement naïves, poétiques, les différentes illustrations, esquissées en parfaite synchronisation, vivent leur propre vie, racontent une histoire de Noël sous un fond musical quelque peu hétéroclite, mais de circonstance, fourni par l’Orchestre National de Belgique dirigé par Ernst Van Tiel.


Assis dans son salon, un personnage mi-homme, mi-animal (un renard ?), dont les traits expriment une légère tristesse, écoute à la radio O Fortuna des Carmina Burana de Orff mais, manifestement excédé par le volume sonore, éteint l’appareil en plein Fortune plango vulnera, à la grande déception du Chœur Polyphonia de Bruxelles. Le héros regarde pensivement par la fenêtre au son de Stille Nacht avant d’enfiler son manteau pour se rendre en ville (Schlafendes Jesuskind de Wolf et L’Etable de Bethlehem de Berlioz) où il déambule au milieu de personnages animaliers affairés, indifférents à sa présence. Il s’attarde devant une patinoire (Kaiser Walzer de Strauss) sur laquelle glisse un couple d’amoureux, main dans la main (Littenschweigen de Lehár).


Durant l’exécution de Tanz des Carmina Burana, le personnage principal enfile ses patins, s’essaie péniblement aux joies de la glissade (Minuit chrétiens) mais ne manque évidemment pas… de tomber ! Heureusement, un enfant lui vient en aide et l’incite à persévérer, sous les regards encourageants de son entourage (Il est né le divin enfant). Il quittera l’enfant avec Ave Formosissima et, de nouveau, O Fortuna du chef d’œuvre de Carl Orff. Solitude, rencontre, entraide, amitié, autant de thématiques de saison évoquées en quelques traits.


White Christmas d’Irving Berlin referme un spectacle sympathique, original, drôle et touchant dont le charme ne tarde pas à opérer grâce à une jolie symbiose entre les dessins et la musique. La qualité de l’exécution n’est pas pour autant négligée, grâce à Tania Kross, Werner Van Mechelen, un Orchestre National de Belgique égal à lui-même et un Chœur Polyphonia puissant et chaleureux.


Le site du Chœur Polyphonia
Le site de Tania Kross
Le site de Werner van Mechelen





Sébastien Foucart

 

 

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