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Quatuor surprise

Paris
Salle Pleyel
12/16/2007 -  et 14 décembre 2007 (Toulouse)
Giuseppe Verdi : Requiem
Tatiana Serjan (soprano), Dolora Zajick (mezzo-soprano), Stuart Neill (ténor), Carlo Colombara (basse)
Chœur Orfeon Donostiarra, Orchestre national du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev (direction)

Roberto Alagna remplace Rolando Villazon au Met dans Roméo. Mais les autres ? Barbara Frittoli, Luciana d’Intino, Orlin Anastassov ? On entre très fâché salle Pleyel pour entendre le Requiem de Verdi dirigé par Tugan Sokhiev. A vrai dire, on s’apaise très vite : le « Requiem » montre un quatuor de solistes de qualité, très homogène de surcroît. Et le chef ossète a compris que la partition, même si elle frise parfois l’opéra, doit garder sa part de mystère et de ferveur. Le « Dies iræ » n’est jamais pompier, on y sent toute l’angoisse du croyant : le Requiem reste une prière. L’orchestre est remarquablement tenu, la sonorité riche en nuances, les phrasés sont souples, les lignes claires : tout le contraire de la lourdeur appuyée d’un Christoph Eschenbach (voir ici) ou de la superficialité bruyante d’un Valery Gergiev. Après un Offertoire éthéré, le « Sanctus » explose, jubilatoire, montrant quelle maîtrise atteint l’Orfeón Donostiarra, vieux complice de l’Orchestre du Capitole depuis les années Plasson, magnifiquement préparé par Iosif Ion Prunner.


Dans la redoutable partie de soprano, Tatiana Serjan crée la surprise : belle voix charnue, authentique soprano verdien, parfois un peu timide seulement dans le « Libera me » avec un si bémol sur le fil, très stylée en tout cas, qui ne fait pas regretter la Frittoli. La surprise vient également de Dolora Zajick, Amnéris, Azucena ou Eboli plus impressionnante que raffinée : toute en nuances ici, économe de son registre de poitrine – même dans le « Liber scriptus » -, chantant volontiers piano. Stuart Neill n’a évidemment pas le timbre solaire de Roberto Alagna : la voix est plutôt blanche, l’émission un peu engorgée ; mais il sait les exigences du chant verdien, phrase très joliment son « Ingemisco » sans en faire un air d’opéra. N’ayant pas non plus les moyens d’un Siepi, d’un Ghiaurov ou d’un Ramey, Carlo Colombara prend également la posture de l’orant, avec un « Confutatis » intériorisé, ni Philippe II ni Inquisiteur, toujours très noble de ligne.


On est entré fâché, on est sorti content. Très content.



Didier van Moere

 

 

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