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Retour de Werther à la Monnaie

Bruxelles
La Monnaie
12/04/2007 -  5, 6, 7, 9, 11, 12, 14, 15, 16*, 18, 20, 21, 23 décembre 2007
Jules Massenet : Werther
Ludovic Tézier/Andrew Richards* (Werther), Gilles Cachemaille (Le Bailli), Jennifer Larmore/Sophie Koch* (Charlotte), Hélène Guilmette/Hendrickje Van Kerckhove* (Sophie), Jean-Luc Chaignaud/Jean-François Lapointe* (Albert), Yves Saelens (Schmidt), Lionel Lhote (Johann), Anneke Luyten (Käthchen), Olivier Berten (Brühlmann)
Chœurs d’enfants de la Monnaie, Denis Menier (chef de chœur), Orchestre Symphonique de la Monnaie, Kazushi Ono/Peter Tomek (direction)
Guy Joosten (mise en scène), Johannes Leiacker (décors), Jorge Lara (costumes), Davy Cunningham (éclairages)



Guy Joosten revient à la Monnaie : la dernière collaboration du metteur en scène belge pour le théâtre bruxellois remonte à 2000, à l’occasion d’une coproduction de la Monnaie, de l’Opéra Royal de Wallonie et du Vlaamse Opera d’Oedipus Rex de Stravinsky. Retour également à l’affiche de Werther de Jules Massenet, qui n’avait pas été présenté dans la Grande Salle depuis 1977. Joosten reprend et adapte sa production de KlangBogen Wien, créée il y a sept ans au Theater an der Wien, tandis que public aura le choix entre les deux versions, qui se donnent en alternance : celle, originale, avec un ténor dans le rôle-titre ou l’alternative pour baryton, conçue par le compositeur quelques années plus tard à la suite de sa rencontre avec Mattia Battistini.


Ce Werther aurait probablement souffert d’une maladroite transposition mais Guy Joosten nous épargne toute relecture outrageuse : l’action prend place dans la première moitié du XIXe siècle et les décors, ainsi que les costumes, économes mais efficaces, ne recherchent pas inutilement l’innovation. Aucun parfum désuet dans cette scénographie, mais une vision intelligente, soucieuse de vérité dramatique, révélant, sans caricature, toute la force émotionnelle de ce drame bourgeois. Le plateau est parfaitement réglé, tous les personnages évoluant avec naturel et en phase avec leurs caractères. Si l’émotion naît, et que la mort de Werther dans les bras de Charlotte touche au plus haut point, l’humour n’est pas totalement absent de ce spectacle de fin d’année (Johann truculent de l’excellent Lionel Lhote, Bailli impeccablement patriarcal de Gilles Cachemaille).


Le ténor Andrew Richards – qui effectue de brillants débuts, tant dans le rôle de Werther que dans la Monnaie – et Sophie Koch, Charlotte idéale, signent un des duos les plus crédibles entendus depuis longtemps sur la scène bruxelloise. En outre, leur incarnation théâtrale, poignante et parfaitement ressentie, ne compromet nullement les performances vocales, dignes d’éloge. Le reste de la distribution ne démérite pas, en particulier la Belge Hendrickje Van Kerckhove, format vocal certes modeste, mais à la hauteur des exigences de Sophie. Sa première expérience du rôle, sensible et juvénile, est une réussite.


Succès, une fois de plus, pour Kazushi Ono, chef permanent de l’Opéra National de Lyon à partir de la prochaine saison, qui dirige un orchestre sonnant avec précision, souplesse et délicatesse. Galbe des phrasés, sensualité debussyste des timbres, souci de la dynamique, les musiciens rendent pleinement justice à la musique de Massenet.





Sébastien Foucart

 

 

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