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Sauvés par la Cinquième

Paris
Salle Pleyel
12/12/2007 -  et 14 (Antwerpen), 18 (Bruxelles), 19 (Gent) décembre 2007
Ludwig van Beethoven : Die Weihe des Hauses, opus 124 – Concerto pour piano n° 1, opus 15 – Symphonie n° 5, opus 67

Anima eterna, Jos van Immerseel (piano et direction)


De passage l’été dernier à La Chaise-Dieu (voir ici), Anima eterna et son fondateur, Jos van Immerseel, avaient déçu dans un programme qui témoignait certes de l’extension prise, tant en termes d’effectifs que de répertoire, par cet ensemble créé il y a vingt ans, mais qui avait donné le sentiment que la grenouille baroque n’avait pas réussi à se faire aussi grosse que le bœuf symphonique. Pour sa venue à Paris, il a d’ailleurs préféré un répertoire moins inattendu, avec un concert entièrement dédié à Beethoven et adoptant la coupe traditionnelle ouverture/concerto/symphonie pour présenter trois oeuvres dans la même tonalité d’ut (majeur ou mineur).


Hommage au style haendélien, l’ouverture La Consécration de la maison (1822) semblait tout indiquée pour Anima eterna, qui a fait ses premières armes dans le répertoire du XVIIIe. Mais le résultat ne se montre pas à la hauteur des espérances, car bon nombre de formations comparables offrent une qualité instrumentale supérieure ainsi qu’une meilleure lisibilité – on ne compte pourtant que vingt-quatre cordes – et ne se contentent pas de gadgets interprétatifs (accents lourdement marqués, attention excessive portée à certains détails).


Soliste du Premier concerto (1798), Jos van Immerseel, dont le clavier est placé de façon traditionnelle, perpendiculairement au bord de scène, s’en remet, pour la conduite de l’orchestre, à son konzertmeister, qui s’interrompt ou se lève même parfois pour donner des départs ou des indications aux autres musiciens, sans toutefois parvenir à éviter décalages et autres incidents. Le piano est daté de 1830: un instrument chiche en dynamiques et à l’émission enrhumée, dû à Johann Nepomuk Tröndlin, facteur allemand dont Mendelssohn et Clara Schumann appréciaient la production, mais dont l’accord pose ici sérieusement problème et qui, en tout état de cause, n’est pas vraiment adapté aux vastes volumes des salles modernes. Peu d’agréments purement auditifs et guère davantage de satisfactions interprétatives, avec un Largo bien raide et pris quasiment Andante. Dès lors, le seul intérêt vient des cadences choisies par Immerseel, différentes de celles habituellement en usage et se caractérisant par un ton étonnamment plus introspectif que brillant.


En seconde partie, la Cinquième symphonie permet de rester sur une bien meilleure impression: cohésion retrouvée, couleur d’ensemble plus soignée, souplesse, transparence, tempi sans précipitation. Même si les hautbois demeurent problématiques, certains soli reprennent de l’allure – basson, cors (doublés dans l’Allegro vivace final), timbales. A défaut de drame (Allegro initial), d’héroïsme (Andante con moto), de drame (Scherzo), l’ensemble ne manque pas de grandeur et sauve ainsi une soirée bien mal engagée.


Le site d’Anima Eterna



Simon Corley

 

 

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