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Plaidoyer

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Bozar, Salle Henry Le Bœuf
11/23/2007 -  25 novembre 2007*
Bohuslav Martinu : Estampes, H. 369 – Symphonie n°4, H. 305
Richard Strauss : Burleske

Plamena Mangova (piano)
Orchestre National de Belgique, Walter Weller (direction)



L’Orchestre National de Belgique tisse de longue date une relation privilégiée avec le Concours Reine Elisabeth ainsi qu’avec ses anciens lauréats. Sergey Khachatryan, Elisabeth Leonskaya, Jan Michiels, Baiba Skride ou encore Yozuko Horigome en 2006-2007, Abdel Rahman El Bacha, Werner van Mechelen, Olga Pasichnyk cette saison, la liste des artistes invités à se produire à ses côtés est significative. Sa participation régulière lors des finales, comme ce fut le cas cette année – tâche reconduite en 2009 pour la session violon –, ainsi qu’à l’occasion des concerts de clôture et de ceux donnés en prélude à la Fête Nationale de Belgique (voir ici) renforce ce partenariat. Plamena Mangova, Deuxième Prix en mai dernier, joue à deux reprises cette saison avec l’orchestre : à la suite de ce concert, ses fans pourront l’entendre le 1er décembre à Ostende dans le Concerto de Grieg.


S’il n’est pas du meilleur Strauss, Burleske (1885-1886) constitue une jubilatoire réussite dans son (négligé) corpus concertant. Plamena Mangova en habite avec gourmandise chaque note. Bénéficiant d’un accompagnement impeccable, son jeu juteux et richement coloré, musclé mais nuancé, nous vaut un moment concertant palpitant et diablement électrisant. Pour peu, la pianiste bulgare nous persuaderait que cet ouvrage d’un compositeur de vingt et un ans est un chef d’œuvre. Un sans-faute chaleureusement applaudi par un public décidément sous le charme de cette riche personnalité musicale.


Les défenseurs de Martinu auront été à la fête, cette semaine, avec, quelques jours auparavant, une belle Sixième Symphonie par l’Orchestre Symphonique de Prague (voir ici) suivie de deux importantes pages du compositeur de la Passion grecque défendues par l’Orchestre National de Belgique. Quelque compositeur finlandais mort il y a cinquante ne bénéficie pas d’une telle attention...


Sous la direction pleine de sagesse de Walter Weller, les musiciens rendent justice à l’écriture délicate, procédant par petites touches, des rares et sensibles Estampes (1958), dernière œuvre symphonique d’un Martinu vieillissant. Le rendu des couleurs nocturnes fait l’objet d’une attention permanente par les différents pupitres, en particulier celui des bois, d’une belle finesse.


Mais ce qui faisait de ce concert de l’Orchestre National de Belgique un véritable événement qu’il ne fallait pas rater, c’était la présence à l’affiche de la Quatrième Symphonie (1945). L’interprétation grouillante de vie, rayonnante, virtuose (Poco allegro spectaculaire) mais aussi vibrante (Largo) d’une phalange nationale des grands jours, et manifestement acquise à la cause martinienne, sert magnifiquement ce chef d’œuvre écrit lors de l’exil du compositeur aux Etats-Unis. Le public pourra retrouver les Estampes ainsi que cette symphonie dans le dernier disque réalisé par ces mêmes interprètes pour le label Fuga Libera (sortie prochaine dans les bacs).


L’Orchestre National de Belgique fera-t-il honneur à Martinu en 2009, à l’occasion des cinquante ans de sa disparition ? Espérons-le.





Sébastien Foucart

 

 

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