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Saint ennui

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/21/2007 -  et 23, 24 novembre 2007
Stefano Landi : Il Sant’Alessio
Philippe Jaroussky (Sant’Alessio), Max Emanuel Cencic (Sposa), Alain Buet (Eufemiano), Xavier Sabata (Madre), Damien Guillon (Curtio), Pascal Bertin (Nuntio), José Lemos (Martio), Luigi De Donato (Demonio), Jean-Paul Bonnevalle (Nutrice), Terry Wey (Roma, Religione), Ryland Angel (Adrasto)
Les Arts Florissants, La Maîtrise de Caen, William Christie (direction)
Benjamin Lazar (mise en scène)


Pour conjurer le risque d’une grève des machinistes, le Théâtre des Champs-Elysées a trouvé la solution : l’éclairage à la bougie ! Trêve de plaisanterie, ces désagréments n’ont pas cours dans cette maison où le sens des responsabilités est peut être plus partagé qu’ailleurs ; on est loin ici de l’Opéra de Paris bloqué depuis deux semaines par deux ou trois dizaines de machinistes arc-boutés sur des privilèges indus : ces esprits bornés emmerdent le monde avec obstination, et si on les mettait tout de suite à la retraite ?


Landi donc. Presque contemporain (1587-1639) de Claudio Monteverdi (1567-1643), oublié pendant longtemps, le revoici avec son plus éminent opéra, Il Sant’Alessio (Saint Alexis), créé en 1632. William Christie est aux commandes, Philippe Jaroussky tient le rôle titre : on devrait s’extasier. Malheureusement on s’ennuie ferme : il n’y a quasiment que des récitatifs ! Accompagnés par l’orchestre, mais tout de même. Stefano Landi ne sait pas écrire un air, tout juste des ritournelles (pour les chœurs) et, quand même, quelques lamentations (mort d’Alexis et 3e acte). C’est musicalement très pauvre.


Seconde raison de s’ennuyer : le livret. Alexis quitte sa famille le jour de son mariage, revient dans son foyer incognito comme mendiant 17 ans plus tard, passe 17 ans dans une sous pente et révèle toute la vérité à ses parents dans une lettre le jour de sa mort. La sainteté qui passe par la mortification de ses parents ! Une histoire stupide, au point que l’Eglise supprimera le culte de ce saint en 1969. Après les livrets baroques mêlant la complexité parfois délirante de l’intrigue, la sensualité des personnages et les disputes entre les dieux, on se farcit deux heures et demi de pénitence... Mais c’était alors le temps de la Contre-Réforme et le librettiste, qui deviendra le pape Clément IX, entendait faire un clair rappel à l’ordre…


Malgré tout les interprètes sont excellents, la mise en scène en lumière atténuée fait de chaque scène un tableau vivant, tout cela est fort joli, les baroqueux purs et durs pourront faire le déplacement. La décision de faire chanter les rôles féminins par des contre-ténors, sous prétexte de respecter ce qui se faisait lors de la création, frise la stupidité : pendant qu’on y est, à quand le retour des castrats ?





Philippe Herlin

 

 

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