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L’enthousiasme d’Ozawa

Paris
Salle Pleyel
11/20/2007 -  et 18 (Saint-Quentin-en-Yvelines), 21 (Paris), 23 (Roissy-en-France), 24 (Alfortville) et 25 (Rosny-sous-Bois) novembre 2007
Gioacchino Rossini : Le Barbier de Séville (Ouverture)
Niccolo Paganini : Concerto pour violon n° 1, opus 6
Antonin Dvorak : Symphonie n° 5, opus 76, B. 54

Alexandra Soumm (violon)
Orchestre national d’Ile-de-France, Enrique Mazzola (direction)


Sous le titre un peu passe-partout de «Maestria», l’Orchestre national d’Ile-de-France donne à six reprises à Paris et dans la région un programme qui, à défaut de véritable cohérence, met en valeur un chef et une soliste qu’une grande partie du public aura pu découvrir à cette occasion.


Ayant servi successivement d’introduction à trois opéras différents, l’ouverture du Barbier de Séville (1816) de Rossini ne constitue-t-elle pas finalement l’archétype du morceau permettant de placer une soirée sous les meilleurs auspices? Enrique Mazzola – chemise rouge et lunettes assorties – s’emploie en tout cas à le démontrer, à la manière d’un Evelino Pido: effectif réduit, baguette chantante et pétillante, coda effrénée – il y a là tout ce qu’on demande à une ouverture, et particulièrement à celle-ci.


Exactement contemporain, le Premier concerto de Paganini bénéficie d’un accompagnement orchestral tout aussi vivant, même si c’est bien évidemment la prestation d’Alexandra Soumm, née en 1989 à Moscou, qui retient avant tout l’attention: à peine sortie de l’adolescence, elle ne s’en impose pas moins par une assurance et une puissance étonnantes. Surmontant la plupart des obstacles techniques et s’attachant à varier la sonorité, elle révèle une véritable personnalité et investit la partition comme si elle jouait Beethoven ou Brahms, tout en lui conférant ici ou là des élans tziganes assez inattendus.


Seiji Ozawa – qui prépare actuellement son prochain Tannhäuser à l’Opéra Bastille – n’est pas le dernier à applaudir dès la fin du premier mouvement et suscite une standing ovation lorsque le Concerto est achevé. Après cette demi-heure d’acrobaties, la violoniste annonce, dans un français parfait, Les Furies, dernier mouvement de la Deuxième sonate (1923) d’Ysaÿe, et trouve encore l’énergie nécessaire pour venir à bout de cette page si exigeante.


Loin de l’esthétique et de l’époque de Rossini et Paganini, c’est la Cinquième symphonie (1876/1888) de Dvorak qui venait après l’entracte. Le compositeur tchèque est décidément à l’honneur cette saison à Paris: le National a débuté sa saison avec la Neuvième (voir ici), le Philharmonique de Radio France a ouvert la sienne avec les quatre dernières Symphonies (voir ici) et l’Orchestre de Paris lui accorde également une large place dans sa programmation. Mais heureusement que d’autres formations tentent de sortir des sentiers battus en choisissant par exemple cette Cinquième, qui apparaît beaucoup plus rarement à l’affiche bien qu’elle ait été interprétée par l’Ensemble orchestral de Paris le mois dernier.


Si Ozawa n’a pu honorer de sa présence cette seconde partie, les autres spectateurs ont à nouveau goûté à la direction dynamique et lyrique d’Enrique Mazzola: difficile de ne pas reconnaître un chef d’opéra dans cette Cinquième animée par un sens dramatique très efficace, plus martiale et juvénile que pastorale, mais d’un délectable premier degré. Faisant preuve d’une belle cohésion, les musiciens témoignent d’une formidable envie de jouer, que Mazzola ne fait rien pour brider, quitte à ce que les tutti soient parfois trop bruyants.


Le site d’Enrique Mazzola



Simon Corley

 

 

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