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Aux sources du Requiem allemand

Paris
Salle Pleyel
11/18/2007 -  et 27 (Amsterdam), 28 (London) octobre, 9 (Wien), 11 (Köln), 12 (Bruxelles) novembre 2007
Johannes Brahms : Begräbnisgesang, opus 13 – Ein deutsches Requiem, opus 45
Heinrich Schütz : Selig sind die Toten, SWV 391 – Wie lieblich sind deine Wohnungen, SWV 29
Johann Rudolf Ahle : Es ist genug
Johann Sebastian Bach : Es ist genug, extrait de la Cantate 60 «O Ewigkeit, du Donnerwort»
Johann Christoph Bach : Es ist nun aus mit meinem Leben

Camilla Tilling (soprano), Matthew Brook (baryton)
The Monteverdi choir, Orchestre révolutionnaire et romantique, John Eliot Gardiner (direction)


Le principe du cycle de trois concerts que le Chœur Monteverdi et l’Orchestre révolutionnaire et romantique proposent actuellement à Pleyel consiste à rapprocher Brahms de ses prédécesseurs: le premier programme l’associait ainsi à Schubert (voir ici); le dernier aura permis de remonter aux sources de son Requiem allemand.


Sources brahmsiennes, d’abord, avec le rare Begräbnisgesang (1858): contemporain des premières esquisses pour le Requiem, dont il annonce maints éléments stylistiques, il est également fondé sur un texte de la Renaissance. Loin de tout alanguissement «romantique», John Eliot Gardiner adopte un tempo résolument allant et le chœur, inhabituellement placé devant le petit ensemble instrumental (vents et timbales), s’illustre d’emblée par sa transparence et par la clarté de sa diction.


Sources anciennes, ensuite, avec une série d’œuvres chorales que Brahms connaissait parfaitement pour les avoir lui-même dirigées et dont il a repris les textes pour son Requiem: Schütz, avec Selig sind die Toten, extrait de sa Geistliche Chormusik (1648), et Wie lieblich sind deine Wohnungen, extrait de ses Psaumes de David (1619); deux versions du choral Es ist genug (1662) d’Ahle, l’une transcrite par Brahms (à six voix), l’autre harmonisée à quatre voix par Bach, à savoir le choral conclusif de sa Cantate 60 «O Ewigkeit, du Donnerwort» (1723), cité par Berg dans son Concerto pour violon; Johann Christoph Bach (1642-1703) et son aria funèbre Es ist nun aus mit meinem Leben. Dans toutes ces pièces, le Chœur Monteverdi suscite l’admiration tant par sa cohésion veloutée que par son contrepoint aussi limpide que dépourvu de sécheresse.


La formation britannique demeure la principale satisfaction du Requiem allemand (1868) donné en seconde partie. En effet, même si la couleur d’ensemble se révèle parfois de toute beauté (dernier mouvement), l’Orchestre révolutionnaire et romantique se heurte à des problèmes de justesse mais aussi d’équilibre, comme ces harpes trop présentes, un phénomène sans doute accru par l’acoustique de Pleyel. Rapide (environ soixante-sept minutes), ce Requiem se refuse plus que jamais aux déchaînements sonores et au pathos: à quoi aurait-il servi de remettre la partition de Brahms en perspective si c’était pour la faire sonner comme du Berlioz ou du Verdi? Pas de froideur ou de distance pour autant, mais une manière presque péremptoire d’aller à l’essentiel, notamment dans l’animation conférée aux puissantes péroraisons (deuxième, troisième et sixième mouvements). L’ample vibrato (et les attaques hésitantes) de Camilla Tilling ainsi que le jeu très théâtral de Matthew Brook s’accordent en revanche assez mal avec cette conception.


Le travail de John Eliot Gardiner sur Brahms se prolongera la saison prochaine avec deux programmes autour des deux dernières Symphonies, qui seront présentés, comme cet automne, au cours d’une tournée européenne.



Simon Corley

 

 

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