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Un Belge méconnu

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
11/08/2007 -  9 novembre 2007 (Anvers)
Franz Liszt : Deux Episodes du Faust de Lenau, S. 110
Adrien François Servais : Concerto pour violoncelle et orchestre, opus 5
Sergey Rachmaninov : Danses symphoniques, opus 45

Seeli Toivio (violoncelle)
deFilharmonie, Paul Watkins (direction)



Du grand répertoire et quelques raretés pour les cinq concerts que donnera l’orchestre deFilharmonie cette saison au Bozar. A noter, en février, dirigées par Jaap Van Zweden, le successeur en 2008/2009 de Daniele Callegari au poste de directeur musical, Les Fresques de Piero della Francesca de Bohuslav Martinu, compositeur qui sera joué plus d’une fois à Bruxelles les semaines qui viennent : un fait exceptionnel, pour celui qui est pourtant l’un des quatre plus grands compositeurs tchèques (avec Smetana, Dvorak et Janacek). Philippe Herreweghe viendra à deux reprises, en mars et en avril, à la tête de cet orchestre avec lequel il collabore régulièrement : dans le répertoire austro-allemand du XIXe siècle (Beethoven, Brahms, Neuvième de Schubert), dans lequel il s’est construit une réputation depuis quelques années, mais aussi dans une curiosité du nord de l’Europe, la Septième Symphonie de Niels Gade. Enfin, en mai, un peu de chaleur d’Espagne, avec Josep Pons dans un programme axé sur la thématique du feu : El Amor brujo de Falla, avec Ginesa Ortega, et L’Oiseau de feu de Stravinsky.


Il y a deux cents ans naquit Adrien François Servais (1807-1866), violoncelliste et compositeur belge ayant bénéficié d’une place importante dans la vie musicale de son temps mais complètement oublié aujourd’hui. deFilharmonie célèbre le musicien avec le premier concerto (écrit vers 1834) que Servais consacra à son instrument. Le « Paganini du violoncelle », ainsi fut-il dénommé par Rossini en raison de sa prodigieuse technique. Les aficionados de l’auteur des Caprices peuvent trouver quelque satisfaction à l’écoute de cet ouvrage tandis que les autres risquent de s’y ennuyer. Cette musique ne témoigne d’aucune originalité et s’oublie vite.


La violoncelliste Seeli Toivio et le chef gallois Paul Watkins s’en font les avocats. L’orchestre tire un maximum de sa partie et la soliste, affrontant une écriture virtuose, témoigne d’une évidente sensibilité romantique. Néanmoins, Seeli Toivio déçoit, malgré un beau cantabile : sonorité fruste, justesse perfectible, articulation souvent problématique. L’hommage se justifiait-il ? Certes, la musique belge est peu jouée, même en Belgique, mais on ne peut s’empêcher de crier à l’injustice et de s’indigner quand on sait que Jean Sibelius, un des plus grands compositeurs du XXe siècle, symphoniste essentiel, ne bénéficie cette année à Bruxelles d’aucune commémoration à l’occasion des cinquante ans de sa disparition.


Une baguette professionnelle mais dépourvue de forte personnalité, voilà ce que l’on retiendra de Paul Watkins, par ailleurs également violoncelliste. L’orchestre s’applique dans les Deux Episodes du Faust de Lenau (1861) de Liszt, mais l’absence de fil conducteur solide, de prise de risque et d’exaltation plombe une lecture avare de séduction et de caractérisation (second Episode tout sauf macabre). Fermes et bien rythmées, les Danses symphoniques (1940) de Rachmaninov réservent quelques moments de grâce. Si le climat sombre et funèbre peine à s’installer, les prestations des différents pupitres méritent que l’on en dise du bien mais la qualité de la mise en place, de l’étagement des plans sonores en particulier, suscite des réserves.


L’affiche de cette soirée aura attiré peu de monde : jamais la Salle Henry Le Bœuf n’est parue aussi vide à l’occasion d’un concert symphonique.


Le site de l’orchestre deFilharmonie
Le site de la Société Servais





Sébastien Foucart

 

 

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