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Slava! (Gloire!)

Toulouse
Halle Aux Grains
11/05/1998 -  
Claude Debussy : Jeux
Pascal Dusapin : Clam
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n°1
Ludwig van Beethoven : Symphonie n°4
Antonin Dvorak : Concerto pour violoncelle n°2

Orchestre du Capitole de Toulouse, Michel Plasson (direction)
Mstislav Rostropovitch (violoncelle)

Oui, gloire à Slava! Certains se montrent si pressés d'enterrer le violoncelliste russe que l'on ne peut que se réjouir de voir la chaleur de l'accueil que lui a réservé le public toulousain à l'issue de ces deux excellents concerts. A 71 ans, Rostropovitch prouve ainsi que sa carrure tant musicale qu'humaine reste intacte, même si sur le plan technique il ne peut plus prétendre à la suprématie qui fut la sienne. Il faut également rendre un hommage mérité à un Michel Plasson en grande forme, affichant son enthousiasme habituel mais aussi une vivacité et une précision qu'on aimerait trouver plus souvent dans ses prestations. Le programme du premier concert, dédié à des oeuvres du vingtième siècle, a permis d'entendre Clam, une commande de l'orchestre du Capitole, dont le style d'une modernité passe-partout a déclenché quelques réactions assez vives chez certains spectateurs toulousains, dans l'ensemble assez rétifs à la musique contemporaine. Les deux autres oeuvres également au programme étaient d'un intérêt tout autre et si la musique de Debussy est coutumière à Michel Plasson qui sût en tirer quelques beaux effets, on attendait moins Chostakovitch sous sa baguette. Il s'est acquitté professionnellement de sa tâche et l'orchestre s'est très bien comporté, même si son interprétation manquait un peu de l'acuité de timbres et de rythmes qu'ont su y mettre d'autres chefs. Rostropovitch, par contre, d'un engagement impressionnant, était véritablement habité par une oeuvre dont il a été l'inspirateur et le créateur, bien qu'inférieur sur le strict plan technique à ce que le disque a pu garder en mémoire. Le deuxième programme, nettement plus classique, a par contre ravi tous les suffrages. Il faut dire que Michel Plasson a offert une Symphonie n°4 de Beethoven svelte, rapide, précise, étonnante de la part d'un interprète qui semblait jusqu'ici avoir peu d'affinités avec ce compositeur. Bien sûr, les timbres de l'orchestre du Capitole paraissent minces et peu homogènes, surtout après la venue du merveilleux orchestre de Leipzig, mais le chef sut les employer au mieux. Le concerto de Dvorak exposait les mêmes qualités et les mêmes limites (superbe performance du premier hautboïste, cependant) avec un Mstislav Rostropovitch souverain, car si sa sonorité est désormais un peu plus écrasée que par le passé, sa virtuosité reste étonnante. Le violoncelliste recut un accueil triomphal, vraiment mérité. Si les concerts de Michel Plasson gardent ce niveau de qualité, les toulousains auront une saison musicale des plus intéressantes!


Laurent Marty

 

 

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