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Le silence des archets

Paris
Amphithéâtre Bastille
09/19/2007 -  
Anton Webern : Cinq mouvements, opus 5
Béla Bartok : Quatuor n° 6, sz. 114
Franz Schubert : Quintette à cordes, D. 956

Quatuor Belcea: Corina Belcea, Laura Samuel (violon), Krzysztof Chorzelski (alto), Antoine Lederlin (violoncelle) – Yovan Markovitch (violoncelle)


Vingt ans déjà que Georges Zeisel, en fondant ProQuartet, a donné un nouveau souffle à la musique de chambre en France et même au-delà des frontières, ce dont témoigne le «Centre européen» que l’association a mis sur pied en 1996. Plus dynamique que jamais, au-delà de son rôle éminent dans la formation des jeunes quatuors et de ses actions en faveur des élèves de l’enseignement général et des écoles de musique, elle continue d’étendre son offre de manifestations publiques: les «Rencontres musicales» et les «Promenades musicales» annuelles en Seine-et-Marne sont bien entendu reconduites, de même que les concerts à Fontainebleau et la résidence aux Invalides pour une série intitulée «Mozart après Mozart».


En outre, ProQuartet retrouve cette saison un lieu emblématique de sa jeune histoire, l’Amphithéâtre Bastille, pour un cycle intitulé «Musiques de l’invisible et du silence»: quatre programmes qui feront la part belle aux quatuors, bien sûr – Belcea, Diotima et Amati – mais aussi à la soprano Maria Husmann et au violoniste Andras Keller pour l’improbable duo que réunit Kurtag dans ses Fragments de Kafka.


Au sein de cette belle thématique, Webern trouve tout naturellement sa place dès la soirée inaugurale, d’autant que le Quatuor Belcea met tout particulièrement en valeur, dans les Cinq mouvements (1909), les contrastes de tempo et de dynamique: une lecture tendue et résolument expressive, d’une parfaite netteté d’exécution.


On aura rarement entendu ainsi le Sixième quatuor (1939) de Bartok, comme une sorte de Troisième quatuor de Janacek: anguleux, rageurs, animés par l’énergie du désespoir, les Belcea dépeignent un compositeur nullement résigné en ce moment poignant où il doit pourtant quitter l’Europe. Pour engagée qu’elle soit, leur approche ne néglige ni la noblesse désolée des Mesto successifs, ni la qualité instrumentale.


Rejoint par Yovan Markovitch, violoncelliste du Quatuor Ysaÿe depuis janvier 2005, le Quatuor Belcea donne du Quintette à cordes (1828) de Schubert une vision extrême et passionnante, rhapsodique et risquée, fouillée et personnelle, tout à fait en phase avec le propos de ce cycle: «l’invisible» avec ces pianissimi très osés, impalpables (second thème de l’Allegro ma non troppo, Trio du Scherzo), suggérant une atmosphère onirique; «le silence» pour le poids conféré aux interruptions du discours (Adagio, Allegretto final).


Le site de ProQuartet



Simon Corley

 

 

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