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Rentrée slave

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/13/2007 -  15 (Charleroi) et 16 septembre 2007
Bedrich Smetana : La Moldau
Karol Szymanowski : Concerto pour violon n°1, opus 35
Antonin Dvorák : Symphonie n°8, opus 88

Arabella Steinbacher (violon)
Orchestre National de Belgique, Walter Weller (direction)



Une nouvelle ère s’ouvre pour l’Orchestre National de Belgique, qui a fêté l’année dernière ses soixante-dix ans. Avec la nomination de Walter Weller au poste de directeur musical, la formation belge mise sur le savoir-faire et l’expérience d’un musicien de renom, qualités qui ont déjà pu être appréciées la saison passée (voir ici et ici). Membre dès l’âge de dix-sept ans des Wiener Philharmoniker, premier violon de la phalange autrichienne quatre ans plus tard, fondateur du Quatuor Weller, prestations à la tête d’orchestres prestigieux (London Symphony Orchestra, City of Birmingham Symphony Orchestra, Concertgebouworkest d’Amsterdam, Staatskapelle de Dresde, …), direction dans de grandes maisons d’opéra (Wiener Staatsoper, Scala de Milan, …) : le parcours laisse rêveur.


Le programme des concerts que Walter Weller donnera cette saison à la tête de l’Orchestre National de Belgique, souvent en compagnie de solistes prometteurs ou dont la réputation n’est plus à faire (Mangova, Oppitz, Fellner, Zimmermann, Ugorski, …), révèle la place importante accordée à la grande tradition musicale de l’Europe Centrale, avec des œuvres de Beethoven, Schubert (une intégrale des Symphonies est prévue), Brahms, Bruckner, Martinu (Quatrième Symphonie, rarement jouée) ou encore Dvorak (il ne faudra pas rater en mars son Requiem).


Si Walter Weller dirigera une part importante des concerts, dont une tournée en Espagne au printemps, d’autres chefs invités se produiront non seulement au Bozar de Bruxelles, résidence de la formation symphonique, mais également partout en Belgique (Charleroi, Ostende, Virton, Tournai, Liège, Eupen…), dans les trois communautés : citons Andrey Boreyko, Cristian Mandeal, Theodor Guschlbauer, Dirk Brossé, Ion Marin, Daniele Callegari ou encore Roberto Minczuk. A noter également que l’orchestre défendra, une fois de plus, la musique contemporaine (citons un concert, dirigé en avril par Patrick Davin, d’œuvres de Hosokawa, Adès et Defoort) et qu’il accompagnera, en novembre, la projection de Metropolis de Fritz Lang. En outre, fidèles à leurs habitudes, des musiciens donneront régulièrement le jeudi, sur le temps de midi, au Bozar, des petits concerts de musique de chambre au programme souvent original.


Pour son concert de rentrée, l’Orchestre National de Belgique a choisi un programme entièrement slave, adoptant le traditionnel mais confortable triptyque "ouverture / concerto / symphonie". Sans doute le plus célèbre des six poèmes de Ma Vlast, qui gagne à être donné dans son entièreté, la Moldau de Smetana est très bien défendue par les musiciens : alliant ampleur et noblesse, ne perdant jamais le cap, l’interprétation se révèle très travaillée, mais parfaitement naturelle, et permet de retrouver un orchestre en grande forme et manifestement inspiré sous la direction de son nouveau directeur musical.


Bien que Karol Szymanowski compte, sans conteste, parmi les plus grands compositeurs polonais, son œuvre reste encore trop peu jouée. En le programmant pour ce concert de rentrée, l’Orchestre National de Belgique semble ne pas avoir oublié qu’on célèbre, cette année, les soixante-dix ans de sa disparition. D’une grande qualité d’inspiration, exigeant pour le soliste, son Premier Concerto pour violon est un des plus grands du genre jamais écrits au XXème siècle. Déployant une sonorité très pure et faisant montre d’une technique impeccable, Arabella Steinbacher, née en 1981 à Munich, livre une interprétation aussi élaborée que raffinée. Parvenant à une parfaite fusion des timbres, la soliste et les musiciens exaltent l’écriture post-romantique de cette œuvre. Autant la violoniste met ce qu’il faut de brillant et de passion dans son jeu, autant Walter Weller, accompagnateur attentif, valorise les richesses d’orchestration et se soucie de la clarté des interventions des différents pupitres. En bis, Arabella Steinbacher donne le dernier mouvement de la Deuxième Sonate d’Ysaÿe.


L’extrême popularité de la surjouée Symphonie « du Nouveau Monde de Dvorák ne doit pas faire oublier que sa Huitième Symphonie est tout aussi intéressante et, sans doute plus encore que dans la suivante, marquée d’une irrésistible vitalité et d’une grâce qui n’ont rien de factice. Ces qualités ne font pas défaut à l’excellente interprétation de l’orchestre qui se montre, une fois de plus, de belle tenue (cordes homogènes, vents précis et inspirés). Très applaudi, aussi bien par le public que par les musiciens, Walter Weller ne laisse rien au hasard tant est manifeste le souci porté aux détails et aux couleurs pastorales (Adagio). Une très belle soirée.


Le site d’Arabella Steinbacher
Le site de l’Orchestre National de Belgique





Sébastien Foucart

 

 

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