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Un violoncelle à l’opéra

Paris
Le Vaisseau fantôme
09/11/2007 -  
Ludwig van Beethoven : Variations sur «Bei Männern, welche Liebe fühlen» de «La Flûte enchantée», WoO 46
Richard Wagner : «O du mein holder Abendstern» extrait de «Tannhäuser» (arrangement Franz Liszt)
Bohuslav Martinu : Variations sur un thème de Rossini, H. 290
Richard Strauss : Sonate pour violoncelle et piano, opus 6

Marc Coppey (violoncelle), David Selig (piano)


L’habitude en est prise depuis 2004: à bord du «Vaisseau fantôme», une péniche amarrée sur le bassin de la Villette, les «Journées romantiques» profitent chaque année d’un début de saison encore un peu timide pour proposer au public parisien une programmation de qualité. Du 9 au 17 septembre, la présente édition comporte ainsi neuf concerts qui permettront d’entendre de «jeunes talents à découvrir» mais aussi des artistes aussi renommés que Felicity Lott, Udo Reinemann, Philippe Cassard et Cédric Tiberghien.


Marc Coppey est également de la fête, associé au pianiste David Selig, l’un des deux directeurs artistiques, avec Maciej Pikulski, de ce festival hors norme, dont les organisateurs présentent par ailleurs, du 29 septembre au 24 novembre, quatre «automnales» au Château de Compiègne. C’est sur l’autre rive du canal que se situe la Péniche Opéra, mais le programme de ce court récital n’en était pas moins habilement construit autour de l’univers lyrique, invitant ses œuvres et ses compositeurs dans ce cadre à la fois intime et inattendu, où les spectateurs sont chouchoutés même durant l’entracte, au cours duquel de jeunes enfants distribuent avec un sérieux impeccable de succulents amuse-gueule.


Parmi les deux cycles de variations de Beethoven sur des airs de La Flûte enchantée, Marc Coppey a choisi celui sur le duo Pamina/Papageno du premier acte «Bei Männern, welche Liebe fühlen» (1801): malgré une acoustique assez mate et un piano un peu ingrat, on admire d’emblée la clarté de son articulation, la sobriété de son expression dans le minore et son excellente entente avec un partenaire qui n’est pourtant pas celui avec lequel il se produit d’ordinaire.


Liszt a adapté en 1852 la «Romance à l’étoile» de Wolfram au troisième acte de Tannhäuser de Wagner, mais le violoncelliste explique que ce travail a été perdu et que c’est donc une version reconstituée qui en est donnée: le chant se déploie ici avec retenue, mais non sans intensité. Après ce moment de pur lyrisme, les Variations sur un thème de Rossini (1942) de Martinu mettent à l’épreuve la virtuosité de l’interprète: avec une qualité de mise en place époustouflante, Coppey fait non seulement preuve de l’abattage requis, mais y ajoute une dose d’humour pince-sans-rire, sans négliger pour autant la noblesse de la variation lente.


La seconde partie n’abandonnait pas complètement le monde de l’opéra, puisqu’elle était entièrement dédiée à Richard Strauss: si bon nombre de musiciens ont inscrit sa Sonate pour violon à leur répertoire, ce n’est pas le cas de sa Sonate pour violoncelle, de quatre ans antérieure (1883). Le jeune Munichois n’a pas encore vingt ans, mais tout l’élan straussien est déjà là, même si le style et les harmonies évoquent Mendelssohn ou Schumann. Conjuguant élégance et générosité, Coppey met sa magnifique sonorité au service de cette partition, mais aussi son exceptionnel sens du phrasé, avec un Andante non troppo central dont la ligne mélodique ne semble jamais s’interrompre.


La générosité est également de mise dans les bis, qui offrent un large aperçu de ce que le violoncelle peut avoir affaire avec le chant, avec ou sans paroles, en version originale ou non: quelques minutes de bonheur supplémentaires, tant Coppey sait faire chanter l’instrument avec sensibilité mais sans sensiblerie, que ce soit dans la Romance sans paroles (1845) de Mendelssohn, dans la Vocalise (1915) de Rachmaninov ou dans Après un rêve (1878) de Fauré.


Le site des Journées romantiques du Vaisseau fantôme
Le site de Marc Coppey



Simon Corley

 

 

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