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... et Finale

Bayreuth
Festpielhaus
08/14/2007 -  08/25/2007
Richard Wagner: Götterdämmerung
Linda Watson (Brünnhilde), Stephen Gould (Siegfried), Hans-Peter König (Hagen), Andrew Shore (Alberich), Ralf Lukas (Gunther), Edith Haller (Gutrune), Mihoko Fujimura (Watraute), Simone Schröder (Première Norne), Martina Dike (Deuxième Norne), Edith Haller (Troisième Norne), Fionnuala McCarthy (Woglinde), Ulrike Helzel (Wellgunde), Marina Prudenskaja (Flosshide)
Chœur et Orchestre du Festival de Bayreuth, Christian Thielemann (direction)
Tankred Dorst (mise en scène)

Götterdämmerung – Le Crépuscule des Dieux. Dans cet opéra, on y tue, ment, parjure, trahit autant que dans les autres et la conclusion ne vient que de la disparition volontaire de Brünnhilde. Même si à la fin retentit enfin dans toute sa gloire le thème de la rédemption par l’amour, le sentiment au bout de ces quatre journées est que ce monde est si injuste et si violent.


La conception de Dorst n’offre que peu de réponses pour combler ce manque et cette attente. Certains personnages sont originalement caractérisés : on sent très bien que Siegfried dés le début de l’œuvre a envi de repartir découvrir le monde et que malgré toutes les mises en garde, il reste un garnement fruste sans cervelle ; Gunther et Gutrune, personnages qui peuvent être si ingrats sont également bien rendus en snobinards manipulés par Hagen. Il faut hélas regretter que d’autres personnages, à commencer par Brünnhilde, ne suscitant ni sympathie ni autorité, soient trop pâles.


Thielemann continue à faire sonner magnifiquement son orchestre. Il faut cependant regretter qu’il gomme à quelques moments cruciaux certains aspects quasi sauvages de la musique de Wagner. Le passage du deuxième acte entre Hagen et les chœurs doit être saignant alors que Thielemann préfère l’embellir et l’adoucir. Mais ne nous trompons pas, son exécution est tout au long de ce cycle du plus haut niveau.


Stephen Gould confirme les qualités qu’il a déployées la veille. Un vrai timbre de ténor et une réelle intelligence scénique. Linda Watson a de beaux moments, en particulier la scène de l’immolation, mais elle est inégale et moins habitée par son rôle. Hans-Peter König n’abuse pas des décibels pour son Hagen et Stoltzing aurait été ravi de l’entendre délivrer son monologue du premier acte comme un vrai Liedersänger. C’est toujours un plaisir d’entendre Mihoko Fujimura qui est sans égale aujourd’hui en Waltraute. Très solides Gunther de Ralf Lukas et Gutrune d’Edith Haller, qui double avec la troisième Norne (au risque de me répéter, je confirme aux directeurs de maisons d’opéra qu’il faut qu’ils se dépêchent de signer cette soprano…). Bénéficiant de tempi plus allants que pour L’Or du Rhin, les Filles du Rhin peuvent enfin déployer leurs qualités.


Sans être exempt de reproches, ce Ring a beaucoup d’atouts et surtout la dimension tragique d’une œuvre qui gagne tant à être jouée dans sa continuité. L’atmosphère de Bayreuth, son acoustique, la qualité du public restent uniques et contribuent à la magie de ce Festival qui sait encore trouver les ressources et la créativité pour célébrer, année après année, le génie du maître des lieux.



Antoine Leboyer

 

 

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