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Sombres classiques

Paris
Opéra Bastille
06/27/2007 -  
Franz Schubert : Symphonie n° 8 «Inachevée», D. 759
Gustav Mahler : Kindertotenlieder
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 40, K. 550

Yvonne Naef (mezzo)
Orchestre de l’Opéra national de Paris, Hartmut Haenchen (direction)


Le dernier des cinq concerts symphoniques de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris a été confié à Hartmut Haenchen: avant son apparition au tout début de la saison pour la reprise de Salomé (voir ici), le chef allemand, directeur musical du Nederlandse Opera (Amsterdam) de 1986 à 1999, était surtout connu du public français pour ses enregistrements parus notamment chez Brilliant. En tout cas, il n’a pas réussi, tant s’en faut, à remplir la grande salle de Bastille avec un programme aux teintes certes sombres, mais associant pourtant des «tubes» tels que l’Inachevée de Schubert ou la Quarantième de Mozart. Dommage, car il aura su éviter à une soirée a priori fort prévisible de s’égarer sur les chemins de la routine.


Dans la Huitième symphonie «Inachevée» (1822) de Schubert, le manque de ressort, la violence des attaques, véritables coups de boutoir, le caractère massif de certains tutti surprennent d’abord. Point d’académisme pour autant, mais une lecture attentive aux détails, certes plus raide et abrupte que séduisante, où les accents bien marqués laissent la place à des couleurs blêmes: une vision moins ronde qu’à l’habitude, dans l’esprit de ces grands kapellmeister de l’ancienne RDA qui font la richesse du catalogue de Berlin classics.


Le caractère intimiste des Kindertotenlieder (1904) de Mahler est-il adapté à l’Opéra Bastille? Poser la question, c’est hélas y répondre, et même un instrument aussi puissant que celui d’Yvonne Naef semble trop souvent se perdre dans ces immenses volumes. La mezzo suisse demeure cependant une diseuse subtile, au timbre et à la ligne de chant toujours aussi somptueux, qui n’en rajoute jamais dans le potentiel expressif de ces pages.


En seconde partie, la Quarantième symphonie (1788) de Mozart était non seulement interprétée avec toutes ses reprises, mais dans sa version originale, sans clarinettes, permettant ainsi de goûter davantage la qualité du pupitre de hautbois mené par l’excellent Jacques Tys. Rhétorique, carrée et tranchante plus que passionnée ou préromantique, la direction de Haenchen se montre délibérément peu complaisante, soignant le phrasé et la dynamique de manière quelquefois déroutante.


Le prochain concert symphonique de l’Orchestre de l’Opéra réunira à nouveau le 23 octobre Schubert et Mahler, mais cette fois-ci sous la direction de Georges Prêtre. La saison 2007-2008 permettra par ailleurs de retrouver Hartmut Haenchen à la direction musicale de deux spectacles – la reprise de Capriccio en septembre, puis la nouvelle production de Parsifal en mars – et Yvonne Naef dans la reprise de Don Carlo en juin.


Le site de Hartmut Haenchen



Simon Corley

 

 

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