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Quasi una fantasia

Paris
Jardin des serres d’Auteuil (Pavillon des azalées)
06/21/2007 -  
Ludwig van Beethoven : Sonates pour piano n° 12 «Marche funèbre», opus 26, n° 14 «Clair de lune», opus 27 n° 2, et n° 31, opus 110

François-Frédéric Guy (piano)


Comme chaque année depuis 2000, et toujours sous la direction artistique d’Anne-Marie Réby, «Les Solistes aux Serres d’Auteuil» proposent en deux temps – du 21 au 29 juin, puis du 24 août au 9 septembre – quinze concerts d’une heure qui contribuent à animer une vie musicale fort calme, pour ne pas dire morose, durant l’été dans la capitale: à 19 heures au Pavillon des azalées, la part belle sera ainsi faite au piano (Giovanni Bellucci, Michel Beroff, Florent Boffard, Philippe Giusiano, Jean-Frédéric Neuburger, Ilia Rachkovsky, Igor Tchetuev), mais les cordes seront également à l’honneur, que ce soit le violon (Fanny Clamagirand), l’alto (Antoine Tamestit) ou le violoncelle (Eric-Maria Couturier, Henri Demarquette, Gary Hoffman). Chaque programme comportera en outre une page de musique contemporaine, de Lutoslawski à Mantovani, en passant par Bernstein, Feldman ou Takemitsu.


Coïncidant avec la Fête de la musique, l’inauguration de cette première partie du festival faisait toutefois exception, confiant dès 18 heures à François-Frédéric Guy trois séances successives de sonates de Beethoven, véritable galop d’essai pour le pianiste français, qui projette d’en donner l’intégrale en concert. Une soirée «surprise» – le choix des œuvres n’ayant été révélé qu’à la dernière minute – mais pas incohérente pour autant, si l’on en juge par un premier volet placé sous le signe de la liberté, associant trois des sonates qui, malgré le recours à des formes classiques (variations, fugues, menuet, …), comptent parmi les plus originales par leur déroulement tant que par leur construction.


Dès la Douzième sonate «Marche funèbre» (1801), François-Frédéric Guy – qui s’est tôt fait connaître par ses enregistrements beethovéniens (jusqu’à une récente publication chez Naïve), qui a déjà participé à l’aventure d’une intégrale (avec d’autres pianistes français de sa génération, Angelich, Bavouzet, Braley, Désert et Strosser) et qui a par ailleurs entrepris de graver les cinq concertos avec le Philharmonique de Radio France et Philippe Jordan – confirme que ce répertoire lui sied tout particulièrement: nulle routine en effet, que ce soit dans l’enchaînement des variations du premier mouvement, résolument expressives, dans la Marche funèbre, à la fois épique et orchestrale, ou dans l’Allegro final, parfaitement fluide.


Une véritable fantaisie dont les mouvements se succèdent presque attacca, comme dans les deux sonates de l’opus 27 (1801), sous-titrées Quasi una fantasia, dont la célèbre Quatorzième «Clair de lune»: rien de mécanique dans l’Adagio sostenuto initial, réalisant un bel équilibre entre la mélodie, les figures en triolet et la basse, de belles sonorités de piano, d’une profondeur déjà schumanienne ou brahmsienne, et un Presto agitato final traduisant un sentiment d’urgence sans vaine surexcitation. Toujours dans le même esprit, la Trente et unième (1822) concilie souplesse et articulation, trouvant son aboutissement dans les contrastes et la dramatisation du mouvement final.


Le site des Solistes aux serres d’Auteuil



Simon Corley

 

 

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