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Un anniversaire maussade

Paris
Salle Pleyel
06/12/2007 -  et 13 juin 2007 (Laon)
Anton Bruckner : Symphonie n° 8 (version Nowak de 1890)

Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, Marek Janowski (direction)


Parmi les manifestations destinées à marquer la saison de son cent cinquantième anniversaire, l’Orchestre philharmonique de Monte Carlo s’est offert une montée à Paris: au vu de la foule d’invités qui se pressaient Salle Pleyel, l’événement aurait pu n’alimenter que la rubrique (beautiful) people de la presse du même nom. Mais la formation monégasque, comme lors de sa précédente visite dans la capitale, en janvier 2003 (voir ici), était conduite par Marek Janowski, qui en fut le directeur musical entre 2000 et 2005, apportant à cette soirée mondaine un incontestable cachet musical.


Participant activement à ces festivités du cent cinquantenaire, le chef allemand s’investit dans des programmes emblématiques, rappelant ceux des ultimes concerts qui ont précédé son départ de l’Orchestre philharmonique de Radio France, fin 1999 et début 2000: après les Gurre-Lieder de Schönberg en mars à Monaco et à Berlin, il présente désormais la Huitième symphonie (1887/1890) de Bruckner, avec laquelle il avait effectué, en ce même lieu, d’inoubliables «adieux» à la capitale (voir ici). L’espoir, pas nécessairement raisonnable, était donc que ce moment d’une intensité exceptionnelle se renouvelle à cette occasion.


Mais la tâche paraissait d’autant plus ardue que Christian Thielemann et la Philharmonie de Vienne ont tout récemment fait forte impression dans cette même œuvre, lors de leur venue en mars dernier au Théâtre des Champs-Elysées (voir ici). Ils avaient alors opté pour l’édition Haas (1935), qui établit une synthèse «constructive» entre la version originale de 1887 et la révision opérée par Bruckner et Schalk trois ans plus tard, tandis que Janowski a préféré l’édition Nowak (1955), qui s’en tient à cette révision de 1890, plus resserrée que la version originale.


Cette divergence d’appréciation quant au texte à retenir ne constitue hélas pas le seul moyen de départager les deux interprétations, et ce principalement en raison des faiblesses de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo. S’il ne prétend certes pas atteindre la qualité inhérente à la phalange viennoise, il a en outre joué ici de malchance, ayant été précédé la veille dans la même salle par le Gewandhaus de Leipzig (voir ici). Contraste aussi saisissant que prévisible – mais la confrontation n’aurait pas plus tourné à son avantage avec le Philhar’ de l’ère Janowski ou bien encore avec l’Orchestre de Paris, qu’il a dernièrement été amené à diriger dans deux autres symphonies de Bruckner, la Cinquième en octobre 2004 (voir ici) puis la Sixième en janvier 2007 (voir ici).


On retrouve certes avec plaisir les grandes lignes du style de Janowski – ton volontiers péremptoire, tempi allants, maîtrise des phrasés et des progressions, attention portée aux équilibres entre pupitres, refus d’une matière compacte et massive – mais elles s’enlisent trop souvent dans les imprécisions et la sonorité terne de l’orchestre. Le résultat se révèle donc inabouti, décevant et inégal, parfois même prosaïque, comme si les musiciens, quoique visiblement ravis de travailler avec leur ancien directeur musical, semblaient de ne pas s’intéresser à cette musique.


Marek Janowski sera de retour à Pleyel dès janvier prochain dans un programme Dvorak/Stravinski/Brahms à l’Orchestre de Paris, puis en avril avec son Orchestre de la Radio de Berlin, pour un concert Wagner où il accompagnera notamment la soprano Petra Lang.


Le site de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo



Simon Corley

 

 

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