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Quatuor tout terrain

Paris
Maison de Radio France
05/26/2007 -  
Joseph Haydn : Quatuor n° 64, opus 64 n° 6
György Kurtag : Quatuor, opus 1
Anton Webern : Six Bagatelles, opus 9
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 9, opus 59 n° 3

Quatuor Vogler: Tim Vogler, Frank Reinecke (violon), Stefan Fehlandt (alto), Stephan Forck (violoncelle)


Poursuivant le week-end de concerts gratuits de Radio France sur le thème «L’Empire brûle-t-il?», le programme conçu par le Quatuor Vogler, couvrant près de deux siècles, abordait différents stades de l’histoire de la suprématie viennoise en musique, depuis le classicisme triomphant jusqu’au radicalisme des héritiers de Webern.


Dans le Soixante-quatrième quatuor de Haydn, sixième de l’opus 64 (1790), la formation berlinoise, par son interprétation d’une facture irréprochable, ni compassée ni affectée, met en valeur un modèle d’équilibre de la forme et de clarté de l’expression qui atteint alors son apogée.


Au sein d’un catalogue volontairement restreint, Kurtag s’est intéressé à plusieurs reprises au quatuor à cordes: avant même ses douze Microludes (1977) et ses six Moments musicaux (2005), son opus 1 était déjà simplement intitulé Quatuor (1959). La concentration du propos – six mouvements d’une durée totale de quatorze minutes – et l’économie de moyens témoignent bien évidemment de l’influence de Webern, mais de tels qualificatifs ne pourraient-ils également s’appliquer à l’écriture de Haydn? Sans concession, d’une étonnante hauteur de vue, la prestation des Vogler frappe en outre par une précision impressionnante et une cohésion jamais prise en défaut.


Bien qu’antérieures de près d’un demi-siècle, les Bagatelles de l’opus 9 (1913) de Webern, au-delà de leur ressemblance extérieure (six brèves pièces), appartiennent au même univers esthétique. Le Quatuor Vogler s’y illustre avec la même qualité instrumentale, prenant le parti, par son intransigeance, de privilégier le caractère révolutionnaire du propos plutôt que son potentiel postromantique.


Le terme même de «bagatelles» renvoie à Beethoven, dont le Neuvième quatuor (1806) concluait le concert. Les Vogler y confirment leur aisance à s’adapter à des styles très différents en même temps que leur homogénéité: ne seraient-ce quelques petites difficultés d’intonation du premier violon, les quatre musiciens se situent en effet au même niveau d’excellence technique, renforçant l’impression de cohésion qu’ils suscitent par ailleurs. Après une introduction plus intimidante que dramatique, ils jouent aussi bien des effets de contrastes (Allegro initial dont l’indication vivace est particulièrement mise en valeur) que de la fluidité du discours (Andante con moto quasi allegretto, malgré quelques ralentis expressifs), aboutissant à un Allegro molto final d’une mise en place impeccable.


En bis, une autre fugue – la Huitième (en mi majeur) du Second livre du Clavier bien tempéré de Bach – n’en ramène pas moins à Vienne: non seulement il s’agit ici de la troisième des cinq que Mozart arrangea en 1782, mais la fugue était déjà devenue dix ans plus tôt, avec les Quatuors de l’opus 20 de Haydn, l’un des éléments essentiels du style viennois.


Le site du Quatuor Vogler



Simon Corley

 

 

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