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Campagne musicale

Paris
Eglise de Gamaches-en-Vexin
05/20/2007 -  
Ludwig van Beethoven : Sonate pour violoncelle et piano n° 3, opus 69
Igor Stravinski : Suite italienne pour violoncelle et piano
Jean-Philippe Bec : Nocturne indien pour piano, opus 24 n° 3 (création)
Johannes Brahms : Sonate pour violon et piano n° 2, opus 100 (arrangement pour violoncelle)

Marie-Paule Milone (violoncelle), Denis Pascal (piano)


Alors qu’il n’atteint que sa cinquième édition, le Festival du Vexin n’a pas tardé à s’établir comme un rendez-vous incontournable parmi les festivals qui, à l’image du Festival d’Auvers-sur-Oise ou des Rencontres musicales de ProQuartet en Seine-et-Marne, ont choisi d’éclore dès le printemps autour de la capitale. Sous l’impulsion du pianiste Dimitris Saroglou, son fondateur, président et directeur artistique, le jeune festival a en effet réussi le pari de fédérer trois régions, quatre départements et de multiples communes, souvent rurales et peu peuplées, autour d’une programmation de qualité tenant à la participation d’artistes que l’on peut déjà qualifier de fidèles (Dumay, El Bacha, Tharaud), auxquels se sont joints des noms tout aussi prestigieux (Bashmet, Ebi, Gastinel, Pennetier, le Quatuor Sine Nomine) ou particulièrement prometteurs (le violoniste Yossif Ivanov, l’altiste Hélène Desaint).


Parmi les principales thématiques développées cette année, on retiendra les hommages à deux grands disparus (Callas et Richter) et la résidence de Suzanne Giraud, notamment marquée par la présentation, au lendemain de l’avant-première donnée à Nanterre (voir ici), de son Stereo space concerto. Et, en complément de la musique, il est proposé aux spectateurs, autour d’un déjeuner ou d’un dîner, de découvrir un riche patrimoine architectural et artistique (La Roche-Guyon, Villarceaux, Théméricourt, Château Gaillard, Giverny, Gisors, …) mais aussi les produits du terroir.


Dotée de l’unique orgue du canton, mais aussi de vitraux de la fin du XIXe, comme le précise non sans fierté Madame le maire, Perrine Forzy, l’église Notre Dame de Gamaches-en-Vexin, à l’acoustique aussi généreuse que sa nef est étroite, n’offre sans doute pas les conditions idéales pour y faire de la musique de chambre. Mais qu’importe, car le festival porte ainsi la culture dans des lieux et vers des publics qui, au-delà même de ce village de 333 habitants, n’y ont pas spontanément accès, et ceci sans galvauder en quoi que ce soit la qualité de la prestation


Marie-Paule Milone et Denis Pascal ont en effet offert un beau récital, associant deux des plus lumineuses sonates romantiques, toutes deux en la: la Troisième (1808) de Beethoven et un arrangement de la Deuxième sonate pour violon (1886) de Brahms. La violoncelliste et le pianiste ont tous deux eu la chance de travailler avec Janos Starker, et cela s’entend dans la finesse de leur jeu ainsi que dans leur approche apollinienne, d’une élégance un rien distante mais dépourvue de froideur, refusant les effets faciles. Marie-Paule Milone y joint une qualité de chant particulièrement précieuse dans ces deux œuvres, qu’elle confirmera dans deux bis idéalement appropriés à son style: la Vocalise-étude en forme de habanera (1907) de Ravel et la Vocalise (1915) de Rachmaninov.


Entre ces deux piliers du répertoire, le programme proposait deux digressions plus originales. Dans la Suite italienne (1932) que Stravinski, aidé par Piatigorsky, tira de son Pulcinella, les interprètes cultivent un esprit pince-sans-rire davantage qu’une verve communicative, et ce dès une Introduction très mesurée. Si la violoncelliste rencontre quelque difficultés d’intonation, notamment dans l’aigu, elle convainc toutefois à nouveau par son sens du phrasé dans la Serenata.


Denis Pascal a par ailleurs donné la création du Nocturne indien de Jean-Philippe Bec. D’une durée de huit minutes, cette page constitue, après Avatara et Armageddon, la troisième d’un ensemble de six Etudes d’exécution transcendante et comprend elle-même six sections enchaînées. Elle s’attache en même temps à une autre forme de transcendance, le compositeur y témoignant de l’importance que revêt pour lui la religion, ou plutôt les religions: sous-titrée Pratiques nocturnes du roi des Aghoris sur les champs de crémation, elle est dédiée à «Shri Shailendra Sharama (Guruji) pour son cinquantième anniversaire le 10 juillet 2007». Davantage que le caractère planant d’un Sorabji, la partition évoque parfois Messiaen, jusque dans les longs titres que porte chacune des sections: arpèges, chorals, effets de résonance, on évolue ici en terrain familier, même si la sonorité est régulièrement pimentée par le jeu sur deux notes dans le grave, préalablement «préparées» à l’aide de gommes fixées sur les cordes.


Le site du Festival du Vexin
Le site de Jean-Philippe Bec



Simon Corley

 

 

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