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Liszt sur le chemin de Jérusalem

Paris
Cité de la musique
05/19/2007 -  
Hanns Eisler : Duo pour violon et violoncelle, opus 7
Franz Liszt : Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux
Ludwig van Beethoven : Trio pour clarinette, violoncelle et piano, opus 38

Karl-Heinz Steffens (clarinette), Michael Barenboim (violon), Frans Helmerson (violoncelle), Elena Bashkirova (piano)


A l’image d’autres manifestations françaises ou étrangères (Prades, Piano aux Jacobins, Kuhmo, …), le Festival de musique de chambre de Jérusalem, qui se tient chaque année au mois de septembre, vient régulièrement présenter à Paris ses plus fidèles artistes. Après une précédente visite quelque peu décevante Salle Gaveau en juin 2005 (voir ici), la série de trois concerts organisée autour d’Elena Bashkirova, directrice artistique de ce festival qu’elle a fondé en 1998, formait en même temps la conclusion du cycle «Weimar» organisé par la Cité de la musique: de fait, les deux premiers programmes comprenaient chacun une œuvre de Liszt, le dernier proposant quant à lui un florilège de ses mélodies et lieder. Court autant qu’hétéroclite, le premier programme n’en a pas moins rassemblé un nombreux public à l’amphithéâtre de la Cité de la musique.


Avant d’accéder au statut de compositeur «officiel» de la RDA, avant même de devenir l’un de ces nombreux exilés fuyant le nazisme, Eisler appartint à ces agitateurs des années 1920, ce dont témoignent les deux brefs mouvements de son Duo pour violon et violoncelle (1924), choix aussi original qu’opportun proposé par Michael Barenboim et Frans Helmerson: jusque dans sa grâce viennoise, le Tempo di minuetto, pourrait ainsi être signé Schönberg, tandis que l’Allegretto vivace, plus âpre, turbulent et extravagant, tient davantage de Hindemith.


C’est Elena Bashkirova elle-même qui se plie à la figure obligée lisztienne, ici aussi avec une pièce relativement négligée, Saint François d’Assise prêchant aux oiseaux (1863), première des deux Légendes. Véritable poème symphonique (le compositeur devait d’ailleurs ensuite réaliser une orchestration de ces Légendes), la pièce fait alterner gazouillis de la gent ailée, figuré par des trilles, et choral associé au poverello.


Comme Liszt, Beethoven a arrangé bon nombre de ses propres partitions: la Deuxième symphonie existe ainsi également sous la forme d’un Trio avec piano, de même que le Septuor (1800) – sans doute l’une des pages qui, de son temps et à son corps défendant, a fait le plus pour sa renommée – adaptation qui autorise la substitution de la partie de violon par une clarinette. Un peu trop sur la réserve dans Liszt, Elena Bashkirova apporte ici une fraîcheur revigorante, entourée de la clarinette plus verte que ronde de Karl-Heinz Steffens et du violoncelle hélas parfois imprécis de Frans Helmerson: au prix d’une certaine raideur (Tempo di minuetto, thème de l’Andante à variations), les interprètes s’imposent toutefois par leur grand dynamisme (Allegro con brio initial), n’hésitant pas à adopter des tempi allants (Presto final), voire à la limite de la précipitation (Scherzo).



Simon Corley

 

 

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