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La Monnaie fait son cinéma

Bruxelles
La Monnaie
04/17/2007 -  19, 21, 22, 24, 25, 26 et 28 avril, 2, 4 et 6* mai 2007
Igor Stravinsky : The Rake’s progress
Laura Claycomb* / Claire Debono (Anne Trulove), Andrew Kennedy* / Philip Sheffield (Tom Rakewell), William Shimell* / Shady Torbey (Nick Shadow), Julianne Young* / Julie Bailly (Mother Goose), Dagmar Peckova* / Julianne Young (Baba the Turk), Darren Jeffery (Trulove), Donal J. Byrne (Sellem), Shady Torbey* / Stanislaw Kierner (Keeper of the Madhouse)
Chœurs de la Monnaie, Stephen Betteridge (chef des chœurs), Orchestre Symphonique de la Monnaie, Kazushi Ono (direction musicale)
Robert Lepage (mise en scène), Carl Fillion (scénographie), François Barbeau (costumes), Michael Keegan-Dolan (chorégraphie), Etienne Boucher (éclairages), Boris Firquet (vidéo), Catherine Friedland (maquillage, perruques et coiffures)


Afin de conclure une période d’une grande qualité artistique de façon inoubliable, la dernière nouvelle production du mandat de Bernard Foccroulle à la Monnaie se devait de marquer les esprits. Elle y réussit, et de très loin. Issu d’une collaboration avec l’Opéra National de Lyon, le San Francisco Opera, le Royal Opera House Covent Garden et le Teatro Real de Madrid, ce Rake’s progress est une nouvelle réussite dans une saison qui en compte déjà beaucoup (voir ici, ici et ici).


Scéniquement, l’idée de Robert Lepage de situer l’action de l’opéra de Stravinsky dans l’Amérique des années 50, et de faire de Tom Rakewell un paysan partant tenter sa chance dans le cinéma, est payante et d’une totale crédibilité. Faisant la part belle aux clichés cinématographiques (elle s’en réclame, d’ailleurs), la vision du metteur en scène québécois est délicieusement décalée, drôle, souvent acerbe et, surtout, pleine d’esprit. Fourmillant de trouvailles, certaines très originales (la caravane gonflable !), ce Rake’s progress est, qui plus est, magnifiquement mis en valeur dans une très belle et efficace scénographie de Carl Fillon dans laquelle s’intègre à merveille la vidéo de Boris Firquet.


Au sein d’une distribution sans mauvais surprise, mais sans réelles révélations musicales non plus, les chanteurs se mettent dans la peau de leur personnage avec adresse et s’avèrent totalement crédibles, à commencer par Andrew Kennedy dans le rôle de Tom Rakewell, malgré tout vocalement plutôt en retrait en regard du très bon Nick Shadow de William Shimell. Anne Trulove est incarnée avec une belle justesse des sentiments par Laura Claycomb. Quant à Dagmar Peckova, elle campe une Baba la Turque irrésistible. Une telle œuvre ne supporte aucunement une direction faiblarde, molle ou poussive. Rien de telle avec l’épatant Kazushi Ono : d’une vivacité toute mozartienne, l’orchestre rend justice au caractère de cette musique et les pupitres rivalisent d’agilité et de finesse.


Ce spectacle fait partie de ceux que l'on pourrait revoir sans se lasser, ni en épuiser la richesse.





Sébastien Foucart

 

 

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