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Superbes noces, mais peu révolutionnaires

Lausanne
Opéra
04/20/2007 -  et les 22, 25, 27 et 29 avril 2007

Wolfgang Amadeus Mozart: Le Nozze di Figaro


Jean-Luc Chaignaud (il conte), Karen Vourc'h (la contessa), Amel Brahim-Djelloul (Susanna), Riccardo Novaro (Figaro), Carine Séchehaye (Cherubino), Sophie Pondjiclis (Marcellina), Philippe Kahn (Bartolo), Rodolphe Briand (Basilio), Elizabeth Bailey (Barbarina), Stuart Patterson (Don Curzio), David-Alexandre Borloz (Antonio)


Chœur de l’Opéra de Lausanne (chef de chœur: Véronique Carrot), Orchestre de Chambre de Lausanne, Juanjo Mena (direction musicale). Mise en scène et décors: Marco Arturo Marelli, assistant à la mise en scène: Enrico de Feo, costumes: Dagmar Niefind, lumières: Friedrich Eggert


Coproduction Opéra de Lausanne - Théâtre du Capitole de Toulouse


La nouvelle production lausannoise des Noces de Figaro est délimitée par de magnifiques panneaux mobiles représentant une fresque de Francisco Bayeu, peintre espagnol et beau-frère de Goya. Dans le programme de salle, Marco Arturo Marelli nous apprend que cette œuvre représente la chute des géants, un «thème qui décrit un tournant important dans la mythologie grecque, (et qui) fut souvent repris sous les expressions artistiques les plus diverses, à la veille de la Révolution française.» Deux pages plus loin, un autre article considère que Les Noces sont «l’opéra le plus politique de Mozart», comme pour préparer le spectateur. Or, que voit-on sur le plateau? Rien de tout ça! Paradoxalement en effet, le metteur en scène suisse n’a pas livré une version politique ou historique de l’ouvrage, mais plutôt un spectacle anodin, serait-on tenté de dire, une lecture fidèle certes, mais qui n’apporte rien de franchement neuf à la vision que nous avons aujourd’hui de l’opéra de Mozart. Cette production a néanmoins l’immense mérite d’être minutieusement réglée, avec un superbe travail de direction d’acteurs; tout est parfaitement fluide et lisible de bout en bout. Les rebondissements de la folle journée imaginée par Beaumarchais s’enchaînent à un rythme étourdissant, sans aucun temps mort, comme le prouve d’ailleurs, dès les toutes premières mesures, l’Ouverture menée allégrement par les musiciens de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, placés sous la baguette dynamique de Juanjo Mena.


Les solistes réunis par l’Opéra de Lausanne sont tous d’excellents comédiens, qui s’investissent totalement dans leur rôle respectif, pour le plus grand bonheur du public. Musicalement, la palme revient au Figaro truculent et parfaitement idiomatique de Riccardo Novaro. La Susanne d’Amel Brahim-Djelloul et le Chérubin de Carine Séchehaye n’ont rien à lui envier, séduisant par la fraîcheur et la luminosité de leur timbre. Jean-Luc Chaignaud est pour sa part un comte particulièrement expressif, mais parfois fâché avec la justesse. Seule Karen Vourc'h paraît en retrait, avec une voix passablement tendue dans les deux airs magnifiques, mais meurtriers, de la comtesse. Quoi qu’il en soit, ce spectacle, très apprécié par le public, clôt en beauté la saison 2006-2007. Jusqu’en automne 2010, l’Opéra de Lausanne proposera ses productions hors les murs, dans deux autres salles de la ville, pour permettre la rénovation du vénérable Théâtre Municipal.




Claudio Poloni

 

 

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