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Jeune chef

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/10/2007 -  
Gioacchino Rossini : L’Italiana in Algeri, ouverture
Ludwig van Beethoven : Triple concerto, opus 56
Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 38 «Prague», K. 504

Dmitri Makhtin (violon), Alexander Kniazev (violoncelle), Boris Berezovsky (piano)
Ensemble orchestral de Paris, Lionel Bringuier (direction)


L’Ensemble orchestral de Paris (EOP) se produit dans sa salle, le Théâtre des Champs-Elysées, avec celui qui a été son chef assistant durant deux ans: rien de plus banal, en apparence, sinon que Lionel Bringuier venait d’avoir dix-huit ans lorsqu’il a été nommé à cette fonction en janvier 2005 et qu’il n’aura donc que vingt et un ans lorsqu’il occupera, à la rentrée prochaine, le même poste auprès d’Esa-Pekka Salonen à Los Angeles. Entre-temps, il a remporté, histoire de fêter dignement ses dix-neuf ans, le premier prix et le prix du public au Concours de direction d’orchestre de Besançon (septembre 2005), puis a été choisi comme «chef associé» de l’Orchestre de Bretagne (décembre 2006). Un itinéraire fulgurant, démarré au violoncelle, notamment en duo avec son frère Nicolas, pour sa part deuxième prix du concours de piano de Zwickau (2004).


L’affluence, musiciens et professionnels compris, était d’autant plus grande que le programme, construit de façon on ne peut classique, avait de quoi rassurer un large public. Davantage que les qualités du chef, qui semble vouloir mettre en valeur la dimension postmozartienne du propos et déploie d’emblée une gestuelle sobre ainsi qu’une indéniable autorité naturelle, l’ouverture de L’Italienne à Alger (1813) de Rossini révèle malheureusement une nouvelle fois les trop nombreuses faiblesses de l’EOP, en présence de son directeur musical, John Nelson, lequel vient d’ailleurs d’annoncer son départ en fin de saison 2007-2008.


Quelques jours après les frères Capuçon et Myung-Whun Chung, au clavier et à la direction (voir ici), le Triple concerto (1804) était déjà de retour avenue Montaigne: une véritable chance pour une partition réputée secondaire, mais dont on comprend qu’une formation quasiment constituée, à l’image de ce trio qui réunit si régulièrement Dmitri Makhtin, Alexander Kniazev et Boris Berezovsky, ait à cœur de la présenter en concert. Après la fougue délibérément iconoclaste des Capuçon, c’est ici une approche beaucoup plus classique et équilibrée qui prévaut tant parmi les solistes, où Kniazev, bien que mis au premier plan par la partition, ne s’épanche pas de façon trop expansive (Largo central), qu’à l’orchestre, mené avec soin et raffinement. L’œuvre retrouve ainsi de sa pompe, mais sans perdre en souplesse (Allegro initial), avec un Rondo alla polacca final où le divertissement demeure bien plus cadré que la semaine précédente: deux visions très différentes, offrant des satisfactions complémentaires.


En seconde partie, dans la Trente-huitième symphonie «Prague» (1786) de Mozart, Lionel Bringuier confirme son souci de transparence et de légèreté, dans un esprit assez voisin que Nelson dans ce même répertoire, vif et allant, quoique sans doute moins sec et péremptoire. Observant toutes les reprises dans les trois mouvements et soulignant certains détails, notamment des cors souvent très en avant, il paraît vouloir démontrer qu’il a attentivement étudié la partition et qu’il sait bien faire traduire ses intentions par les musiciens. Cela étant, on aura rarement vu l’Ensemble orchestral de Paris réserver un tel accueil à son chef à l’issue de la soirée, bissant même l’intégralité du Presto final.


Pour son prochain concert, le 17 avril, l’Ensemble orchestral de Paris continuera de faire découvrir les très jeunes artistes français, avec cette fois-ci la pianiste Lise de la Salle (dix-huit ans), dans le Premier concerto de Chostakovitch, sous la direction de Dimitri Sitkovetski. Quant à Lionel Bringuier, il sera de retour à la tête de l’EOP dès le 24 mai au Théâtre du Châtelet (avec notamment José van Dam, Laurent Naouri et Stéphanie d’Oustrac) pour une soirée donnée au profit de l’association «Aux enfants d’abord», puis le 16 octobre prochain au Théâtre des Champs-Elysées (Elgar, Sibelius, Dvorak).



Simon Corley

 

 

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